Recrutés sur la foi de leur CV, des députés de la « Macron Academy » ont toujours autant de mal à enfiler les habits de parlementaire. Dix-huit mois après leur élection, certains maires de leur circonscription attendent toujours leur visite. A l’Assemblée nationale, leur bilan se révèle parfois mince en matière territoriale.
Une délégation aux collectivités a bien été créée. Mais, en dehors de missions « flash » (selon un vocable typiquement nouveau monde), cette instance a surtout produit un rapport pour « une nouvelle étape de la décentralisation ». Mesure phare : la transformation des pôles d’équilibre territoriaux et ruraux et des pôles métropolitains en pôles territoriaux. Un peu maigre en termes de disruption…
Fièvre jaune
La plupart des députés LREM n’ont pas senti venir la fièvre jaune. Une coupure avec le pays profond que veut conjurer l’Elysée. Pendant son tour de France auprès des maires, Emmanuel Macron entrouvre la porte à un retour au cumul des mandats. Son ministre (Modem) des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, lui emboîte le pas. Rare député à l’ancienne parmi les troupes marcheuses, l’ex-maire d’un bourg du Médoc, Benoît Simian, vient de déposer une proposition de loi des plus raisonnables.
Référendum révocatoire des élus
Au programme : la possibilité pour les parlementaires de présider à nouveau une commune de moins de 10 000 habitants. Une mesure assortie d’une interdiction de cumuler les deux indemnités. Une initiative que voient d’un bon œil les sénateurs, à l’instar du président de la commission de l’aménagement du territoire de la Haute Assemblée, Hervé Maurey (UDI).
Reste à vendre ce come-back à l’opinion publique… Pas gagné, quand l’idée d’un référendum révocatoire des élus fait un malheur sur les ronds-points. Mais le pouvoir serait bien inspiré de faire passer la pilule avec l’interdiction d’exercer plus de trois mandats consécutifs identiques. Une mesure, cela tombe bien, déjà inscrite dans la réforme des institutions.
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