Les Journées des territoires de l’Unadel, qui se sont tenues fin novembre, ont rassemblé 200 personnes sous un thème : transitions et pratiques coopératives du changement. Parler coopération en période d’explosion des aspirations citoyennes, défi ou provocation ? Témoignages, ateliers et tables rondes l’ont confirmé : pour repenser l’action publique territoriale, il faut oser les transitions – écologique, démocratique, sociale, économique –, conduire le changement et développer des coopérations.
Le croisement des regards contribue à l’originalité de ces rencontres entre acteurs locaux. La richesse vient de la diversité (agents des collectivités, élus, collectifs d’habitants, universitaires, experts, acteurs associatifs), des champs d’intervention (transition écologique, développement social urbain, économie sociale et solidaire, démocratie locale) et des territoires d’action (espaces ruraux, périurbains, métropoles). Ces travaux prolongent les enseignements des « écoutes Unadel » sur les modes de faire des territoires. Citoyens et territoires s’engagent à faire un pas de côté : qu’il s’agisse de coopération entre collectivités et acteurs socioéconomiques, de la place de l’animation dans les démarches de transition, de la gouvernance ou de l’implication des habitants, les solutions des territoires sont inspirantes. Le changement s’invente dans le réel et dans les convictions de personnes investies dans un espace de vie.
Nouveaux modes d’action
Transition va avec implication, diversité des acteurs et des modes de faire, confiance et rapports d’égalité. Elle aide à passer de logiques descendantes, techniques et procédurales au faire ensemble et à la construction d’identités collectives. Donc à des projets de territoire et des enjeux partagés ! Quels « modes de faire » ? Quelles pratiques ? Coopérer, c’est être coauteur d’une œuvre commune. Agir et penser ensemble. Ce processus à l’œuvre dans les territoires invente un nouveau développement. Chacun est invité à nourrir sa « maturité coopérative », selon l’Institut des territoires coopératifs. Quelles coopérations entre politiques publiques et initiatives de la société civile, entre le commun et l’individu ? Comment diffuser le passage d’une logique de compétition à une logique de coopération entre territoires ? Les initiatives présentées disent la volonté forte d’inventer de nouveaux modes d’action pour réussir à franchir un cap en matière de professionnalisation du savoir coopérer.
Cette ingénierie d’animation, de coopération et de coconstruction émerge peu à peu dans les pratiques. Elle trouve un écho au sein d’organisations qui expérimentent de nouvelles manières de concevoir l’action publique. Même chose chez les professionnels de l’urbain comme du rural, du développement social local économique et environnemental : ils s’interrogent sur la façon de mieux coopérer avec les « premiers concernés ». Devant « la porte qui s’ouvre de l’intérieur », les professionnels s’appuient sur la pluralité et la légitimité des savoirs, académiques, profanes, techniques. Pédagogie, dynamique de projet et pratiques coopératives. Respect !