C’est un peu de la navigation à vue pour les autorités organisatrices et les exploitants qui se lancent dans les bus électriques. Les modèles industriels existaient à peine il y a seulement trois ans. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 et le décret du 12 janvier 2017 sur les bus propres ont permis de « booster » les collectivités, mais aussi les industriels.
Pionnière, la RATP, en Ile-de-France, a lancé, en janvier, un appel d’offres géant pour 1 000 bus électriques, dont 250 en commande ferme, afin d’atteindre les objectifs que s’est fixés la régie parisienne : 80 % de bus électriques dans sa flotte en 2025. De 2015 à 2017, elle a testé des modèles de différents constructeurs. Une stratégie reprise par plusieurs exploitants et autorités organisatrices. Ainsi, depuis avril 2016, la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a essayé cinq modèles de bus standard électriques. « Ces tests nous ont permis d’apprécier leurs spécificités et de collecter des données techniques, sur l’autonomie, la consommation énergétique et la maintenance », indique la CTS. Mais pour les commandes, tout est en stand-by : l’exploitant attend que l’eurométropole de Strasbourg (33 communes, 489 800 hab.), autorité organisatrice, décide de la stratégie à suivre. La communauté d’agglomération (CA) Amiens métropole (39 communes, 184 000 hab.) a minimisé les risques : avant de lancer le dialogue compétitif, élus et techniciens ont mené des pré-études auprès d’industriels. Notamment pour savoir s’ils étaient en mesure de fabriquer une quarantaine de bus électriques articulés. Certains ont répondu par l’affirmative. Alors l’agglo a déposé son appel d’offres en janvier 2017. « Quatre fabricants se sont portés candidats, se réjouit Alain Gest, le président de la CA. Nous aurons bien 43 bus articulés pour notre réseau de bus à haut niveau de service [BHNS, ndlr] en 2019 ».
Un marché jeune et des inconnues techniques
Passer aux bus électriques – sans émission dans l’air, silencieux et réputés plus maniables – bénéficie à l’environnement, aux usagers et aux conducteurs. Toutefois, la tâche n’est pas facile
[80% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes, Club Techni.Cités