Programme de réussite éducative, opération ville-vie-vacances, contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) : les contributions de l’Etat à ces dispositifs d’intégration, de cohésion sociale, de lutte contre les discriminations diminueront de 12% à l’échelle nationale en 2011, de 16,8% à l’échelle du Calvados et d’au moins 30% sur le CUCS pour l’agglomération Caen-la-mer (223 106 habitants).
En réaction à cette annonce, les élus des six communes de l’agglomération (Caen, Hérouville-Saint-Clair, Colombelles, Ifs, Fleury-sur-Orne, Saint-Germain-la-Blanche-Herbe) ont appelé le monde associatif à manifester. Plus d’une trentaine d’associations étaient représentées jeudi matin 10 février devant la préfecture du Calvados.
Une délégation d’élus et d’associatifs a été reçue. Colette Gissot, maire-adjointe en charge des politiques de la ville de Caen, y était : « Les associations ont exprimé leur désarroi et attendent que leur valeur soit reconnue. La baisse des aides de l’Etat, c’est une menace sur des actions et sur des postes. En plus, on apprend aujourd’hui que de nouveaux projets relevant du droit commun de l’Etat (JAP, accompagnement des populations carcérales…) vont entrer dans les CUCS ! »
Associations et actions menacées – « C’est une fragilisation du tissu associatif mis en place depuis des années. Des associations qui ont peu de moyens. Caen Guerinière Sport, par exemple, va perdre 1 000 euros, elle qui n’a qu’un budget de 7 000 euros. Les bénévoles de l’association humanitaire Couleurs Femmes se demandent comment remplacer un ordinateur… » Colette Gissot évoque aussi l’avenir d’un poste ouvert à mi-temps depuis deux ans sur l’un des cinq points d’insertion pour l’accueil et la formation (PIAF) de Caen, ou encore l’impact sur la maison des jeunes et de la culture du Chemin Vert.
Son directeur Jérôme Demoulin confirme : « Des postes et des actions destinées aux adolescents sont menacés : camps de vacances, animations de rue, etc. Alors que la MJC est le seul interlocuteur des jeunes sur ce quartier. »
Mêmes indicateurs de précarité qu’en Ile-de-France – La MJC fonctionne avec un budget annuel de 600 000 euros. En 2010, elle a reçu de l’Etat 50 000 euros. En 2011, elle pourrait en perdre 40 %, voire plus. « Alors que sur nos quartier prioritaires », termine Colette Gissot, « les indicateurs de précarité sont comparables à ceux des banlieues parisiennes les plus difficiles. »
Un exemple chiffré, avec le quartier de la Guérinière (5100 habitants) : 32,4% de la population est au chômage (le taux est de 11,5% sur Caen-la-mer), un chômeur sur cinq a moins de 25 ans, 42% de ces jeunes sont sous couverture maladie universelle complémentaire, et la moitié de la population de la Guérinière vit sous le seuil de pauvreté.
Dans une lettre ouverte adressée à Maurice Leroy, ministre de la Ville, les maires des six communes de Caen-la-mer lui demandent audience et, d’ores et déjà, « une enveloppe supplémentaire à même de satisfaire les besoins légitimes des habitants des quartiers les plus en difficulté de notre pays, qui représentent, dans notre agglomération, 45% de la population. »
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