A la veille de leur interdiction, 6 000 tonnes de pesticides Ă©taient encore utilisĂ©es pour lâentretien de la voirie et des espaces publics. Cette interdiction, votĂ©e dans le cadre de la loi relative Ă la transition Ă©nergĂ©tique pour la croissance verte du 17 aoĂ»t 2015, est effective depuis le 1er janvier 2017.
« La majoritĂ© des communes de plus de 50 000 habitants avaient anticipĂ© cette Ă©chĂ©ance, pour la prĂ©vention de la santĂ© de leurs agents et du public, observe JerĂŽme Labreveux, rĂ©fĂ©rent rĂ©gional transition Ă©cologique et conseiller formation dĂ©veloppement durable du Centre national de la fonction publique territoriale [CNFPT], en Ile-de-France. Mais il reste des collectivitĂ©s qui nâĂ©taient pas prĂ©parĂ©es. »
Postures contraignantes, efforts, chocs répétés
On estime que 90 % des produits phytosanitaires utilisĂ©s par les collectivitĂ©s locales Ă©taient des dĂ©sherbants. Elles doivent donc mettre en Ćuvre des techniques de dĂ©sherbage. LâĂ©tude Compamed santĂ©, menĂ©e de 2013 Ă Â 2015 par le pĂŽle « travail et dĂ©veloppement » du Conservatoire national des arts et mĂ©tiers des Pays de la Loire et par lâassociation Plante & citĂ© a Ă©valuĂ© leurs impacts sur la santĂ© des jardiniers.
Elle pointe en particulier les effets négatifs du désherbage manuel : les postures contraignantes, les efforts pour arracher les végétaux indésirables, les chocs répétés sur les articulations dus aux coups réguliers donnés sur le sol avec la binette, etc.
Autant de contraintes biomécaniques susceptibles de faire le lit des troubles musculosquelettiques (TMS). Ces affections, qui atteignent les articulations, représentent 91 % des maladies professionnelles dans les métiers des espaces verts, estime une étude réalisée par la Mutuelle nationale territoriale, en 2012.
Ces risques qui pĂšsent sur les corps peuvent crĂ©er de lâabsentĂ©isme, ce quâa constatĂ© la ville de Saint-SĂ©bastien-sur-Loire. Elle a menĂ© une Ă©tude avec des kinĂ©sithĂ©rapeutes, qui ont fourni des solutions aux agents pour amĂ©liorer leurs conditions de travail.
Poids de la lassitude et du découragement
Mais la contrainte physique nâest pas la seule qui sâexerce sur les agents, comme le relate ValĂ©rie Walck, responsable du service « environnement » de la ville de Lannion (570 agents, 19 600 hab, CĂŽtes-dâArmor), passĂ©e au 100 % zĂ©ro phyto sur ses voiries et espaces verts en 2012.
« Au dĂ©part nous pensions garder le mĂȘme rendu esthĂ©tique, nous avions sous-estimĂ© lâimportance des interventions manuelles et surtout leur rĂ©pĂ©tition. Cela a provoquĂ© de la lassitude et du dĂ©couragement chez les agents », assure-t-elle.
« La frĂ©quence des TMS nâest pas seulement due aux contraintes physiques supplĂ©mentaires, confirme Elisabeth Offret, responsable du pĂŽle de compĂ©tences paysage et biodiversitĂ© du CNFPT, Ă lâInstitut national spĂ©cialisĂ© dâĂ©tudes territoriales [Inset] de Montpellier. Dâautres dĂ©terminants
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