Dans un livre publié en 2017, « Le Paradoxe français entre fierté nationale et hantise du déclin » (Armand Colin), Béatrice Giblin revient sur « la langueur démographique » qui a si longtemps affecté l’Etat le plus étendu d’Europe. « Ce sous-peuplement du territoire français explique qu’il soit de plus en plus difficile aujourd’hui d’y financer le fonctionnement de divers équipements, des routes et des voies ferrées, des hôpitaux, des bureaux de poste et des écoles », pointe Yves Lacoste, pionnier de la géopolitique, dans la préface.
Un déficit structurel qui, selon la géographe, bat en brèche « le nouveau discours du Front national sur l’abandon du territoire par des élites forcément cosmopolites et parisiennes ». Et la fondatrice, à l’université Paris 8, de l’Institut français de géopolitique de dénoncer le retour à l’esprit de « Paris et le désert français », titre de l’ouvrage de Jean-François Gravier, « farouche défenseur de la France rurale et pétainiste ». La géographe ne croit pas pour autant à l’arrivée des super-métropoles « présentées comme les nouvelles locomotives du développement et du rayonnement du pays ». Une pierre dans le jardin d’une Macronie qui serait uniquement branchée sur les pôles urbains mondialisés ? Pas si simple.
Emmanuel Macron est-il un adepte de la théorie du ruissellement des métropoles ?
Sa pensée, en matière territoriale, n’est pas aussi caricaturale. Emmanuel Macron considère, certes, que les métropoles peuvent avoir un effet d’entrainement. Mais il y a aussi chez lui, la prise de conscience des difficultés particulières des villes moyennes avec le plan présenté au mois de décembre. L’effondrement du commerce est palpable dans certaines de ces cités… Mais des ...
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