Carmen, Eleanore, l’année 2018 commence avec une succession de violentes tempêtes, qui balaient le littoral. Ces coups de vent, associés à des précipitations importantes et à de forts coefficients de marée, font craindre des risques de submersion et d’érosion marines.
La succession de ces tempêtes abaisse progressivement le niveau des plages et concourt à accroitre le recul du trait de côte. « Bien qu’il y ait encore peu de dégâts, cet hiver est le plus agité depuis 2014. Nous restons donc très vigilants », déclare Camille André, chargé de mission au GIP littoral Aquitain.
Nicolas Hulot réactive la démarche
Le GIP littoral Aquitain est particulièrement engagé dans le comité de suivi de la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte. Cette stratégie établie en 2012, suite à la tempête Xynthia de 2010, a vu son programme d’actions renouvelé pour la période 2017-2019.
En synthèse, elle prévoit de défendre les côtes là où c’est possible et incite à un recul (relocalisation) des activités et des biens menacés. Le ministre de la transition écologique vient de réactiver la démarche en nommant à la tête de ce groupe un nouveau président. Stéphane Buchou, député de Vendée (LREM) succède ainsi à Pascale Got (ex-députée de Gironde) et à Chantal Berthelot (ex-députée de Guyane).
Nicolas Hulot souhaite que ce comité se réunisse dès ce mois de janvier et que cette stratégie contribue « aux objectifs d’adaptation du Plan Climat ».
Cette stratégie s’était formalisée par un appel à projets (2013-2015) sur la relocalisation des activités et des biens en arrière littoral. Mais depuis, aucune évolution notable. « Les enseignements de cet appel à projets n’ont pas été tirés. Nous sommes déçus par le nouveau programme d’actions qui ne permet pas de lever les freins juridiques et financiers », regrette Camille André.
Trois propositions de loi quasi identiques
Effectivement, la proposition de loi (PPL) sur l’adaptation des littoraux au changement climatique, portée par Pascale Got, qui devait être une avancée majeure sur ce sujet, n’a pas abouti avant la fin du mandat précédent. « Elle n’a pas bénéficié du soutien du gouvernement, qui aurait pu mettre en place la procédure accélérée, comme pour la nouvelle PPL Gemapi », estime Camille André.
Depuis l’an dernier, deux autres PPL quasi identiques – avec de petites différences sur la loi littoral – sont sur la table des parlementaires. L’une déposée au Sénat par Michel Vaspart (22), l’autre à l’Assemblée nationale par Gilles Lurton (35). Sans parler d’un autre projet qui serait en cours par la députée Sophie Panonacle (33).
On évoque aussi un projet de loi gouvernemental
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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