150 millions d’exemplaires par an ! Le tirage de La Gazette des Communes ? Non… Le tirage des journaux et des magazines des collectivités qui, avec ce chiffre, représente 10 % de celui de la presse magazine et 50 % de la presse news magazine.
Selon une étude de Cap’Com, avec CdesEtudesetduConseil et Modalisa, le chiffre d’affaire global de la presse territoriale avoisine les 200 millions d’euros et salarie près de 8 000 personnes. Aussi, le journal ou magazine du territoire est « la première source d’information sur la vie locale », rapporte l’étude.
Le format papier demeure le premier vecteur d’information
Sur les collectivités représentatives de plus de 5 000 habitants interrogées, 95 % des communes et 91 % des communautés éditent en effet un journal régulier. Malgré les coupes budgétaires, la périodicité demeure stable depuis quinze ans : de 6,9 magazines par an et par territoire, la moyenne est aujourd’hui de 6,8. La pagination a même augmenté de 23 à 26 pages par numéro.
Bien que 97 % des territoires aient pris le virage numérique pour informer davantage leurs habitants, l’imprimé a encore de beaux jours devant lui : seuls 84 % disposent d’un site, 83 % s’affichent sur Facebook ou Twitter et moins de la moitié – 49 % – publie une newslettre. De même, 46 % des collectivités éditent plusieurs supports et 33 % réalisent des numéros hors-séries ou thématiques.
Entre 28 et 90 000 € dépensés par an
En termes de budget communication annuel, plus le territoire est grand, plus l’argent investi pour ces publications augmente. C’est ainsi que les communes de 5 à 20 000 habitantes dépensent, en moyenne, 28 000 € quand celles de plus de 20 000 habitantes comme les intercos ont trois fois plus de moyens, avec 90 000 €.
Les collectivités font ainsi travailler en général deux personnes à temps plein, et en majorité des journalistes : 60 % de rédacteurs, 20 % de photographes et 20 % de graphistes/maquettistes. Paradoxalement, alors que la part des rédactions 100 % réalisées en interne demeure forte à 71 % même si elle accuse une baisse de 9 points par rapport à 2011, la partie mise en page entièrement intra-muros progresse, elle, de 10 points au regard de la précédente étude, s’établissant à 55 %.
Les élections municipales font bouger les lignes
A l’heure où les maires sont à mi-mandat, leurs journaux et magazines semblent s’être renouvelés au moment de l’élection. Depuis 2014, 2/3 des publications ont connu une nouvelle formule de même qu’1/4 d’entre elles a changé de nom.
La perspective du prochain scrutin ne semble pas, d’autre part, heurter cette dynamique : d’ici à 2020, seuls 1 % de ces supports devraient cesser de paraître, 3 % réduire leur périodicité voire leur pagination, quand 8 % des communes et communautés vont même augmenter leur nombre de pages.
25 % des collectivités vont changer leur ligne éditoriale d’ici à 2020
Plus généralement, 46 % d’entre elles procéderont à des « changements » sans définir précisément de quoi il s’agit. 25 % se font plus précises et affirment vouloir modifier le contenu rédactionnel.
Les unes veulent revoir leur proximité : « donner plus d’informations pratiques et de service, recentrer sur les compétences de la collectivité, intégrer la parole d’habitants » Les autres entendent changer la forme : « adapter plus le print au web pour réduire les articles, modifier des rubriques et plus de visuels, améliorer la lisibilité… »
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés