« La grande différence entre cette crise […] avec les deux grandes crises antérieures, tient au fait que les terrritoires productifs les plus modernes, dotés des activités à valeur ajoutée, s’en sont généralement mieux sortis que les autres ». Cette conclusion est tirée du rapport de Laurent Davezies, universitaire et enseignant à Science Po Paris. Ce rapport a été commandé par l’AdCF, la Caisse des dépôts et l’Institut de la CDC pour la recherche.
Evoquant les crises, l’auteur constate d’abord que « l’Ile-de-France semble désormais mieux les amortir ». « Cela pourrait signifier l’entrée dans une nouvelle ère pour cette région, faisant désormais preuve d’une nouvelle capacité d’amortissement des crises tout en conservant ses capacités de rebond lors du redémarrage macroéconomique », note l’auteur.
Réduction de l’emploi manufacturier, talon d’Achille des métropoles
« Si les métropoles et plus particulièrement la grande métropole française qu’est l’Île-de-France, expérimentent pour la première fois de tels effets d’amortisseur, c’est une bonne nouvelle […] » , note Laurent Davezies.
« L’emploi manufacturier peu qualifié, le talon d’Achille de nos métropoles, a été significativement réduit alors que les activités de haute valeur ajoutée/qualification ont rapidement progressé », souligne également dans ses conclusions l’auteur citant une fois encore l’Ile-de-France, comme l’exemple plus radical de ce qui s’est passé dans « grandes villes françaises ».
« Sur-choc » subi par les territoires industriels
La deuxième leçon majeure, selon l’auteur de l’étude, porte sur « le sur-choc subi par nos territoires industriels ». « Il serait abusif de parler de « coup de grâce »[…] mais la violence avec laquelle nos fameux systèmes productifs locaux industriels ont vu leurs activités frappées, pour l’essentiel dans la partie Nord du pays, suggère que la crise a été une vraie prédatrice en s’attaquant aux plus faibles ».
De plus, « les pertes d’activités industrielles, accélérées lors des récessions, sont des pertes définitives », souligne l’auteur. « Ce qui est perdu n’est jamais retrouvé. Il n’y a pas là de choc conjoncturel (qui suggèrerait que les emplois industriels feraient du yo-yo comme les autres secteurs), mais un choc structurel ».
Références
L'étude est téléchargeable sur le site de l'AdCF pour les adhérents.
Pour les non-adhérents, contactez Olivier Crepin de l'AdCF ou encore téléphonez à l'AdCF au 01 55 04 89 00.
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