« Tout bascule sous l’impulsion de la digitalisation… mais cela va au-delà de l’Uberisation de l’économie. Nous devons nous habituer à un nouvel environnement et de nouvelles attentes…être flexibles ! Les entreprises publiques locales (EPL) ont un rôle particulier à jouer. » Une affirmation de Philippe Waechter, Directeur de la recherche économique de Natixis, que l’ensemble des intervenants à la plénière du Congrès des Entreprises publiques locales (EPL) à Marseille le 12 octobre, ont soutenu. Une démonstration en trois actes.
La nouvelle économie
Un investissement local en baisse, la crise économique et, au surplus, une réforme territoriale et des élections qui n’ont pas favorisé des prises de décisions rapides. Pour parfaire ce tableau plutôt sombre, Gabrielle Gauthier, directrice des investissements et du développement local de la Caisse des dépôts, ajoute qu’il manque parfois d’investisseurs privés prêts à prendre des risques. Parallèlement, les citoyens exigent plus de transparence et souhaitent être associés à la décision et être investis dans les projets locaux.
Les atouts de l’entreprise publique locale
Gabrielle Gauthier relève d’emblée les deux particularités des EPL, qui en constituent aussi des atouts pour répondre aux exigences de cette nouvelle économie : une obligation de résultat et un « affectio territorialisé ». Un atout important et particulièrement en phase avec le nouveau corpus de la réglementation des marchés publics, qui confère à la commande publique des missions sociales, environnementales et pousse, indirectement, à une forme de redynamisation locale.
Par ailleurs, et au-delà du logement, les EPL sont à même de s’attaquer à la revitalisation des centres villes et à l’aménagement des polarités entre ville et territoires ruraux.
Enfin, en matière de données publiques , qui mieux qu’une entreprise publique locale peut devenir ce tiers de confiance pour la gestion des données : « concilier l’efficacité tout en restant garant du bon usage des données ».
L’économie mixte permet surtout aux citoyens et au territoire de reprendre la main dans un certain nombre d’actions, tient à souligner Jean-Marie Sermier, maire (LR) de Dole : « redonner des capacités d’actions locales ! »
Des pistes d’amélioration
Selon Jacques Chiron, président de la Fédération des EPl, « ce défi de l’association du citoyen doit être particulièrement relevé : « si en matière de logement, les SEM ont vite compris l’enjeu cette démarche, elle doit s’étendre à tous les secteurs. Il faut trouver des structures qui permettent aux CT d’investir autrement, mais avec les citoyens. »
Il faut aussi réfléchir à la constitution de sorte d’agences au niveau des métropoles et des EPCI pour porter le capital des collectivités territoriales. Car cette nouvelle économie les pousse aussi à des choix d’investissement plus serrés. Les filiales de ces agences pourraient générer des résultats réinvestis vers des projets nouveaux. Et « les élus qui présideront ces structures pourront redonner du pouvoir à leur territoires ».
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