Le conseil général de la Gironde a remis le 21 juin 2010 ses deux premiers contrats CréAg 33, soit 6.184 euros et 10.000 euros de subventions pour permettre à une première jeune femme de vendre à la ferme ses fromages de chèvres et à la seconde lauréate de faire réaliser sur place l’abattage et la découpe de ses vaches. Ces deux jeunes femmes sont les premières signataires de ce contrat triennal et tripartite dédié au développement des circuits courts entre producteurs agricoles et consommateurs.
Ce contrat CréAg 33, voté par les élus du département en décembre 2008, est inspiré du contrat CréaGir 33 imaginé par le département en 1996 pour aider la reprise ou la création d’entreprise par des personnes sans emploi ou fragilisées. Pour CréAg 33, le département a signé le 21 juin 2010 une convention de partenariat non limitative dans le temps avec la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (la CRESS, basée à Bordeaux).
L’objectif est de soutenir les porteurs de ces projets de circuits courts, car ils peineraient à trouver leur place dans les dispositifs d’aide existants. La chambre d’agriculture ne dispose pas de l’accompagnement adéquat, car ces porteurs ne sont pas fils ou fille d’agriculteur, affirme le chef de projet de la CRESS en charge de ce dossier, Philippe Corriols. Les CCI les renvoient vers des dispositifs inadaptés, du type de ce qui est proposé par l’Association pour le droit à l’initiative économique. Avec le conseil général, nous parions sur la création de circuits en Gironde rassemblant tous ces acteurs là pour que cette relation sans intermédiaires entre producteurs et consommateurs puisse bénéficier au plus grand nombre.
2 volets
Ce partenariat s’articule en deux volets.
- La CRESS fourni l’ingénierie et le conseil la première année, grâce au dispositif européen d’appui aux micro projets associatifs, qui peut atteindre 23.000 euros.
- Le département contribue au financement de ce volet conseil-ingénierie, subventionne l’investissement matériel nécessaire pour le lancement puis assure un suivi pendant trois ans. Le conseil général finance 10 à 15% des 23.000 euros d’ingénierie », précise Marie-Laure Boccardo, chef du service aménagement et gestion de l’espace. « Il aide aussi le porteurs à rechercher des partenaires, auprès du conseil régional ou de la chambre d’agriculture, ajoute-elle.
La CRESS et le département espèrent ainsi voir naître une dizaine de projets de circuits courts, que ce soit des marchés en direct du producteur, des points de vente à la ferme ou des épiceries solidaires, accessibles à tous mais proposant des prix réduits pour les plus démunis. Nous soutenons les projets qui sont viables après diagnostic technico-économique. Nous veillons aussi à ce que le projet ne concerne pas un territoire déjà doté d’une offre similaire, déclare le directeur de la CRESS Aquitaine, Vincent Paillart.
La convention prévoit un comité d’experts choisis par le département et par la CRESS, notamment pour soutenir les projets collectifs sur des aires géographiques définies. Il devrait être installé d’ici la rentrée, indique le conseil général.
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