Les maires de France se retrouvent demain 25 novembre en congrès. C’est toujours un moment important pour les communes, et pour le pays. En effet, les maires en connaissent, mieux que tous, l’état d’esprit. Ils en mesurent parfaitement les attentes, les inquiétudes, les espoirs, la capacité d’innovation ou, au contraire, la tentation du repli sur soi. Et, en cette fin d’année, ils sont très préoccupés. Ce qui les intrigue, au premier rang, ce ne sont pas seulement les jugements à l’emporte-pièce portés sur la gestion publique locale. Ce ne sont pas seulement les mesures conduisant à une diminution drastique de leurs ressources. Ce ne sont pas seulement les tentatives pitoyables de transfert sur les élus locaux de l’impopularité fiscale.
Situation dangereuse – Tout ceci, les maires le ressentent comme profondément injuste et injustifié. Mais tout ceci ne pèse rien face à la dégradation continue du vivre-ensemble partout ressentie, face à la perte de repères, à la dilution de l’autorité, à l’affadissement progressif des valeurs républicaines.
Ces signaux, annonciateurs d’un avenir bien sombre, les maires les perçoivent avec acuité. Cela ne semble pas être le cas du pouvoir central qui poursuit, imperturbable, son œuvre de désagrégation des structures dites « intermédiaires » pour des raisons inexpliquées, détruisant ce qui fonctionne et confortant ce qui ne marche pas. La situation devient dangereuse pour la démocratie elle-même.
Face à la crise de confiance politique sans précédent que traverse la France, les maires et les conseillers municipaux continuent à disposer encore d’un certain crédit. Il est temps, pour le pouvoir central, de les écouter enfin, de faire en sorte de disposer des moyens d’agir pour redresser moralement et économiquement le pays, reconstruire la confiance, donner à tous des envies de démocratie, refonder la République.
Les maires, eux, doivent toujours mieux se rassembler, au-delà de leurs familles politiques : on le sait, les maires, une fois l’élection passée, savent travailler ensemble dans l’intérêt des populations et des territoires. Le congrès 2014 des maires de France doit être celui de l’unité, condition d’une action collective efficace, pour l’intérêt général que portent les maires rassemblés.