Malgré le conflit social qui s’enlise à la SNCF, Manuel Valls a honoré son rendez-vous. Devant les présidents d’agglomération réunis par l’Assemblée des communautés de France (ADCF), le chef du gouvernement s’est fait le chantre des EPCI, « acteurs majeurs de notre architecture territoriale ». Et le Premier ministre de vanter la montée en puissance de l’intercommunalité qui « prépare, à terme, la disparition de nos conseils généraux ».
Manuel Valls en a profité pour rappeler certaines mesures-phares du projet de loi « Lebranchu II » qui sera présenté le 18 juin 2014 en conseil des ministres. En bonne place : l’établissement d’un seuil de 20 000 habitants afin de constituer une intercommunalité.
L’élection en question – Manuel Valls s’est montré très en phase avec l’ADCF dont il a loué « l’expertise », « l’ingénierie » et « l’esprit constructif ». L’ex-patron (PS) de la communauté d’agglomération d’Evry Centre Essonne a même esquissé un petit pas vers l’élection au suffrage universel direct sans fléchage des intercommunalités. « Il faudra, plus encore en 2020 qu’aujourd’hui, que l’élection des conseillers communautaires soit un rendez-vous démocratique avec nos concitoyens. Quand on brasse autant d’argent, autant de compétences, il est normal que la question démocratique soit posée », a-t-il glissé.
Manuel Valls a surtout profité de son allocution pour défendre sa réforme territoriale. « Peut-être qu’en début de quinquennat, les choses n’ont pas été suffisamment mises sur la table pour éclairer le débat », a jugé le Premier ministre dans une critique à peine voilée contre son prédécesseur Jean-Marc Ayrault.
La réforme de l’Etat au menu – « J’ai demandé au ministre de l’Intérieur de porter une réforme importante de l’organisation de l’Etat dans les territoires pour accompagner la réforme des collectivités », a-t-il, par ailleurs, indiqué.
Manuel Valls a, une fois encore, vanté les regroupements de région. Il a fermé la porte à tout droit d’option des départements lors de la discussion parlementaire sur les fusions qui s’ouvrira en juillet au Sénat. « Attention à ne pas raviver des débats anciens sur les provinces d’avant 1789 », a-t-il estimé. Pour Manuel Valls, la réforme territoriale ne vise pas à « faire revivre des identités » mais à donner « la priorité au développement économique ».
« Personne ne peut en douter, il y aura demain une grande région Languedoc Roussillon / Midi-Pyrénées. C’est une obligation, une nécessité », a-t-il martelé, à propos de la super-région du Midi. Cet ensemble, aussi grand que la Belgique et les Pays-Bas réunis, suscite l’ire du président (Divers gauche) de Languedoc-Roussillon, qui dénonce une « annexion » par la région Midi-Pyrénées.
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