A sa façon, Georges Clemenceau a synthétisé un principe d’action cardinal : « il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. »
Le discours de politique générale du Premier ministre, le 8 avril, a donné le ton d’une nouvelle ère en matière de décentralisation. Dans une conjoncture où l’investissement public des collectivités est aussi important que l’investissement public de l’Etat, plus que jamais un euro dépensé doit être un euro utile au service de l’intérêt général et du développement des territoires.
Si chaque échelon est au clair sur ses missions (Etat, région, départements, bloc communal), les doublons seront moins nombreux et les enchevêtrements de compétences moins problématiques (conférences territoriales de l’action publique, conventions d’exercice concerté des compétences…).
L’Etat doit poursuivre la réforme de son administration déconcentrée. Ceci est valable tant du point de vue des préfectures que des directions départementales ou régionales, tout en ne maintenant pas des administrations pléthoriques là où des compétences ont été décentralisées.
Les moyens comptent plus que le nombre – Dans ce contexte, toutes les collectivités n’ont pas les mêmes fonctions pour garantir un service public de qualité aux citoyens :
- à la région, la préparation de l’avenir et l’attractivité du territoire (développement économique, innovation, éducation, formation, mobilité…) ;
- au département, les solidarités et l’égalité des territoires (action sociale, insertion socio-professionnelle, aménagement…) ;
- au bloc communal, la gestion des services collectifs en proximité (habitat, eau, assainissement, politique de la ville…).
Pourquoi ne pas imaginer des regroupements régionaux pour être plus forts, même si ce qui compte réellement, ce sont les moyens des structures plutôt que leur nombre.
Des redécoupages doivent-ils avoir lieu ? Innovons en proposant un principe simple de répartition des « capitales régionales » entre, d’une part, les sièges des conseils régionaux et, d’autre part, les sièges des préfectures. A titre d’exemple, les regroupements éventuels entre Picardie et Nord – Pas-de-Calais, Poitou-Charentes et Limousin, Basse et Haute-Normandie, Bourgogne et Franche-Comté, verraient un équilibre territorial conservé entre Amiens et Lille, Poitiers et Limoges, Caen et Rouen, Dijon et Besançon.