Alors que nous fêtons les 30 ans du statut général de la fonction publique territoriale, les bâtisseurs (surtout des hommes !), acteurs des premiers pas de la décentralisation, sont sur le point de tirer leur révérence, pour commencer une nouvelle vie, en s’éloignant plus ou moins des tumultes de la vie territoriale.
C’est donc la première génération des militants de l’action publique locale, notamment les DGS de collectivité, anciennement secrétaires généraux, qui s’apprêtent à transmettre le flambeau afin de poursuivre l’œuvre de la décentralisation.
Les acquis de la décentralisation en héritage – Il est de la responsabilité des plus jeunes, dirigeants ou futurs dirigeants de collectivité, de ne pas abandonner l’héritage laissé par ces pionniers, grâce auxquels nos concitoyens disposent de services publics locaux de qualité sur l’ensemble du territoire.
Quel est cet héritage ? Un engagement au service de l’intérêt général, une passion pour la chose publique et le débat. Les collectivités sont des lieux privilégiés d’expression de convictions et c’est bien normal, quand il s’agit de construire un cadre de vie en société soutenable !
Bien sûr, le contexte actuel est très différent de l’euphorie des débuts, où tout était à construire. Même si la légitimité des collectivités n’est pas en cause, il faut ardemment défendre les acquis de la décentralisation, ce qui, parfois, empêche de se projeter dans l’avenir.
Coconstruire l’action publique locale – C’est l’enjeu de cet anniversaire et de la feuille de route des dirigeants territoriaux pour les trente années à venir, dans l’espoir de l’affirmation non pas des métropoles mais d’un renouveau du militantisme de l’action publique locale.
Il faudra débattre, et les sujets ne vont pas manquer pour les associations professionnelles, il sera nécessaire de surmonter bien des divergences de positionnement dans le mercato institutionnel pour défendre l’intérêt général, que l’Etat ne parvient plus à incarner. Nous devrons également repenser la relation aux citoyens afin de coconstruire davantage l’action publique, dans la société du numérique qu’il est urgent de s’approprier.
Enfin, pour renouer avec le militantisme territorial, il faudra renouveler profondément les compétences des dirigeants territoriaux, réduire la place de l’expertise au profit des qualités relationnelles, favoriser l’écoute, l’expérimentation pour innover encore et toujours.
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