« Il faut reconnaître la place du monde urbain, où vit 80% de la population française, dans l’acte II de la décentralisation ». Jean-Marie Bockel, président de l’Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), ne veut pas que les villes et les agglomérations soient les oubliées de la réforme en cours. Il l’avait déjà dit suite aux annonces de Jean-Pierre Raffarin, à Rouen, le 28 février dernier, privilégiant surtout régions et départements. Le message sera rappelé avec force lors de la IIIème conférence des villes, organisée par l’AMGVF, le 21 mars. A cette occasion, Jean-Marie Bockel présentera, en présence du Premier ministre, « un manifeste pour la ville » réclamant un rôle plus important en faveur des villes et des agglomérations. L’AMGVF plaide pour le renforcement du couple « région-agglo », en matière d’aménagement du territoire ou de développement économique. Mais surtout elle revendique « d’aller plus loin dans le partage de compétences entre collectivités, notamment en ce qui concerne celles relevant du département sur le périmètre d’une agglomération ». Secteurs visés : aide sociale, personnes âgées, prévention spécialisée, collèges… Des expérimentations sont réclamées dans le domaine du logement social. Dijon, Toulouse ou Bordeaux ont déjà fait acte de candidature.
Mais que pensent les conseils généraux de ces demandes ? Sont-ils prêts à « partager » une partie de leurs compétences ? Et la position de Jean-Pierre Raffarin ? Il a déjà en partie répondu en demandant aux départements et aux régions « d’être capables de déléguer une part de leurs prérogatives aux grandes agglomérations ». Il pourrait être plus précis lors de la conférence des villes.
Philippe Pottiée-Sperry
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