48 % des sondés sont défavorables à une gestion par un organisme privé dans le secteur de la sécurité. Le même taux de défiance est constaté pour le service public de l’eau.
Enjeu politique – « C’est un domaine où la communication des collectivités s’est développée, toutes opinions politiques confondues, analyse Stéphane Saint-Pol,enseignant-chercheur associé à l’IAE de Lille. Depuis deux ou trois ans, on parle beaucoup de la municipalisation de l’eau, le public y est très sensibilisé. » Ce service public ne fait pas l’objet d’un débat seulement de spécialistes, c’est devenu un débat public et… un enjeu politique.
« Tous enfants de l’état civil » – La gestion privée n’est pas non plus, par ailleurs, plébiscitée pour la restauration scolaire ni pour le chauffage urbain. Et c’est l’état civil qui obtient la plus forte proportion d’avis défavorables (60 %). « Ce service touche à l’intimité. Nous sommes tous les enfants de l’état civil. Il existe un attachement fort à ce service public », souligne Stéphane Saint-Pol.
Au contraire, concernant les crèches, les personnes favorables à une gestion privée sont plus nombreuses (36 %) que celles se prononçant contre (31 %). « Les répondants ne sont pas obligatoirement des parents de jeunes enfants », tempère Stéphane Saint-Pol. Et il est vrai que les organismes privés se sont très fortement multipliés dans le secteur de la petite enfance.
Un tiers ni pour ni contre – Enfin, les panélistes ne sont pas très attachés aux modes de gestion choisis dans leur ville, ou pas conscients des enjeux qui y sont attachés. Dans la plupart des services cités par le baromètre, environ un tiers ne sont ni favorables ni défavorables à une délégation de service public (32 % dans le cas des transports, 29 % concernant la restauration scolaire, etc.).
En matière de propreté, par exemple, 35 % sont favorables à une gestion privée et 37 % y sont défavorables. Les Français ne semblent pas se prononcer non plus pour un mode de gestion plutôt qu’un autre dans le secteur des transports (35 % de personnes sont défavorables à une gestion privée, 33 % y sont favorables).
Une très grande diversité
Un atlas de la gestion des services publics locaux dans les grandes villes, diffusé en septembre 2013, montre qu’il n’existe pas de tendance générale en faveur de la régie ou de la gestion privée. Et aucun service public n’est entièrement délégué ou en gestion directe.
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[Baromètre exclusif] Les Français exigeants à l'égard de leurs services publics municipaux
Sommaire du dossier
- [Baromètre exclusif] Les Français exigeants à l’égard de leurs services publics municipaux
- Les valeurs du service public : l’efficacité en tête des priorités
- Evolution et évaluation des services : les usagers souhaitent être consultés et associés
- « Développer les réponses numériques » – Pierre Morel-à-L’Huissier (député UMP)
- Gestion des services : le mode choisi a peu d’importance, sauf dans certains domaines
- « Une reconnaissance de la qualité du travail des élus et des personnels municipaux » – André Robert (APVF)
- Hautes-Alpes : simplifier les relations avec les services publics
- Baromètre du service public municipal : tous les résultats
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