« Nous avons fait le choix d’équilibrer les start-up, les ETI, les PME et les grands groupes » pour désigner les chefs de projets qui sont des industriels, a expliqué M. Montebourg, devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée.
« Nous avons dit à un certain nombre de grands groupes, tout à fait candidats pour piloter les projets, que ce n’était pas la réunion du CAC 40 ces 34 plans », a-t-il ajouté.
Pilotes de différentes tailles et de nationalités diverses – Dans certains cas, le pilotage d’un plan industriel associera deux PME en binôme, et dans d’autres cas, il s’agira d’entreprises dont la majorité du capital n’est pas française, a indiqué le ministre.
« Nous allons écrire ensemble la feuille de route, les calendriers, les objectifs, les étapes, l’engagement des uns et des autres », a dit M. Montebourg. « Cela se fera de façon informelle, non bureaucratique ou contractuelle ».
M. Montebourg a réaffirmé que l’objectif des plans était « de prendre des parts de marché » et « faire gonfler la part du Made in France dans le monde, qui s’est dangereusement rétrécie ». « Ce ne sont pas les plans du gouvernement, ce sont les plans de notre pays, les plans de tous les Français », a-t-il affirmé.
Le gouvernement veut associer les régions – Interrogé sur le rôle des collectivités, le ministre souhaite « associer les régions », en particulier dans le plan « usine du futur » qui vise à moderniser la production des usines par la robotisation.
M. Montebourg a mis l’accent sur le « pragmatisme » qui doit prévaloir dans la mise en oeuvre des plans, par exemple en matière d’alliances avec d’autres entreprises au niveau mondial ou européen. « C’est intelligent de ne pas rester seuls si on veut gagner un leadership mondial », a-t-il relevé.
Enfin, il a indiqué que les plans de filière déjà mis en place poursuivaient leurs projets, en « complémentarité » avec les 34 plans industriels.
Montebourg présente les « attaquants » de son équipe du « made in France »
Les RUI sont désignés par l’entourage du ministre du Redressement productif comme la ligne d’attaquants de son équipe du « made in France », des agents dont la mission consiste à favoriser les implantations et les relocalisations industrielles dans l’Hexagone.
Les dénommés « référents uniques pour les investissements » (RUI) ont pour mission de « marquer des buts ». Ce sont les « attaquants » du ministère, a expliqué à l’AFP un conseiller de M. Montebourg qui présentait sa nouvelle équipe « offensive » mardi après-midi à Bercy avec Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur.
A la différence des commissaires au redressement productifs (CRP), qui eux ont un rôle purement défensif pour sauver les entreprises en difficulté, les RUI auront pour mission de convaincre des investisseurs potentiels.
Un RUI dans chaque région – Comme les CRP, ils sont répartis dans les 22 régions métropolitaines. Nommés en juin par les préfets de région, M. Montebourg les réunit tous ensemble à Bercy pour leur donner leur mission.
« Nous attendons des RUI beaucoup de travail de terrain au sein des entreprises et des chefs d’entreprises afin de détecter des investisseurs potentiels, des extensions d’activités ou des relocalisations », a souligné le conseiller.
Lors d’un choix d’implantation, « la France est souvent en concurrence avec d’autres pays et le rôle du RUI sera de faire le maximum pour le faire basculer en faveur de la France », a-t-il expliqué.
Ensuite, dès que l’investisseur a choisi l’Hexagone, l’agent s’acquittera de la fonction de « guide » au sein de l’administration française.
Un guide pour aider les investisseurs – Il « accompagnera l’investisseur dans toutes ses démarches », comme les demandes d’autorisation, les négociations à mener avec des opérateurs, notamment sur le coût de l’énergie, ou les besoins de financement.
Le RUI « centralisera » l’ensemble de ces démarches, mais travaillera avec les régions pour surmonter les obstacles afin que l’investissement se passe le mieux possible, a indiqué le conseiller.
La présentation de cette équipe de « référents » intervient à un moment où M. Montebourg a changé de stratégie et s’efforce désormais de mettre en valeur les succès de son ministère, plutôt que de jouer au « pompier de service » appelé parfois en désespoir de cause, quand une usine connaît des difficultés.
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