Quel est le point de vue du groupe UMP sur le texte adopté par le Sénat ?
Nous affichons une grande tristesse car nous avons un texte du gouvernement qui n’est ni fait ni à faire. Nous n’avons pas de vision d’ensemble. Avec cet éclatement en trois morceaux, nous avons cru qu’on gagnerait en lisibilité mais pas du tout, car dans le premier texte qui était censé être dédié aux métropoles, nous abordons les compétences des régions avant même de discuter du deuxième texte consacré aux régions !
De plus, il n’y a aucune indication sur l’arrière-plan budgétaire et financier.
Il s’agit d’une formidable occasion gâchée, avec des sujets mal traités. Nous allons déposer des amendements mais nous sommes minoritaires donc je ne me fais pas d’illusion. Néanmoins, je veux pointer du doigt les carences du texte.
Les sénateurs ont supprimé les articles portant sur la création d’une métropole parisienne. Quelles mesures allez-vous prendre sur ce sujet ?
Concernant Paris, le texte est sorti déshabillé du Sénat. On ne comprend plus l’organisation parisienne. Nous allons travailler cette semaine sur des amendements, mais tout le monde n’a pas la même position sur le sujet.
Par ailleurs, sur la métropole lyonnaise, il y a une réelle incertitude pour le financement et un vrai questionnement sur la consistance de l’aire métropolitaine, car l’Est lyonnais est exclu du projet pour des questions politiciennes.
Enfin, les députés des Bouches-du-Rhône sont plutôt favorables au projet de la métropole Aix-Marseille-Provence.
Prévoyez-vous d’intervenir sur les métropoles de droit commun ?
Le projet prévoyait la création de ces métropoles par décret sans tenir compte de la volonté des intercommunalités concernées. Des changements ont été apportés sur ce point et cela ne me semble pas trop mal. Mais le vrai sujet est en creux : si on s’oriente vers une métropolisation croissante, comment gère-t-on les territoires non métropolitains afin de faire en sorte qu’ils ne restent pas à côté du chemin ? Cela pose la question de l’avenir des régions et des départements.
Votre groupe entend-il créer de nouveaux chefs de file ?
On ne sait pas ce que sont les chefs de file, personne n’en a donné le contenu juridique. Si des compétences sont déléguées à quelqu’un d’autre, qui finance ? Il s’agit là encore d’une grande occasion ratée.
Et puis le vrai sujet porte sur les compétences obligatoires et notamment sur celles des régions, à qui il faudrait donner pleine compétence sur le transport, et aussi sur les collèges, le Fonds social européen et la formation professionnelle, afin de former un bloc éducation-emploi-formation.
Au lieu de s’intéresser à ces questions, le gouvernement traite de babioles comme le tourisme.
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