Pour le groupe de travail formé depuis 2011 par l’AMGVF et l’OCDE, il faut repenser les politiques de l’emploi et du développement économique, en affirmant la prééminence du territoire avec son bassin d’emploi, face aux régions ou même l’Etat.
Ils appellent à une meilleure répartition des rôles entre les grandes fonctions régulatrices de l’Etat, le pouvoir de planification régional et les politiques locales d’animation économique et d’accueil des entreprises.
Dans un document commun présenté mardi 28 mai 2013 à la Caisse des dépôts à Paris, ce groupe, baptisé « Développement économique et Emploi au niveau local », préconise de dépasser le renforcement du rôle des régions en matière économique, d’emploi et de formation tel que l’acte III de la décentralisation le dessine. Cette évolution « ne saurait s’opérer au détriment des initiatives locales mais doit au contraire les conforter par une coordination souple et une mise en réseau. Le territoire est l’échelle pertinente pour traiter les problèmes d’emploi et de développement économique », insistent les signataires.
Pour y parvenir, l’AMGVF et l’OCDE, mais aussi l’Assemblée des communautés de France (AdCF), le Conseil national des économies régionales (CNER) et les maisons de l’emploi et de la formation, qui se sont joint en cours de route au groupe de travail, appellent tous les acteurs à revoir leur mode de gouvernance, quitte à ouvrir « un conflit coopératif ».
Logique de déconcentration plutôt que de territorialisation – Bien que le groupe estime que « le développement économique et l’emploi recoupent des univers professionnels distincts », il en appelle au « décloisonnement sectoriel » et à la réduction de la prépondérance de l’Etat, inscrit dans une « logique de déconcentration plutôt que de territorialisation ».
Une meilleure articulation des procédures permettrait ainsi « de passer d’une approche curative à une autre préventive et prospective », explique Dominique Huard, directeur de la maison de l’emploi de Mulhouse.
Les régions décidées à transformer les emplois d’avenir en emplois durables
L’Association des régions de France (ARF) s’est déclarée déterminée à « faire des emplois d’avenir de véritables tremplins vers des emplois durables », lors du séminaire autour du président François Hollande auquel elle a participé mercredi 29 mai 2013 à l’Elysée.
Lors de cette réunion, à laquelle ont pris part le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, six autres membres du gouvernement ainsi que les représentants des collectivités territoriales, « les régions ont notamment souligné leur mobilisation pour faire des emplois d’avenir de véritables tremplins vers des emplois durables grâce à la formation », a indiqué l’association dans un communiqué.
Selon l’ARF, la question de l’insertion des jeunes les moins qualifiés « est au centre des compétences des régions et doit se traiter principalement au niveau des territoires ». Celles-ci entendent notamment contribuer à « identifier les secteurs en difficulté de recrutement, y compris dans le secteur marchand » et travailler à « mettre en oeuvre des parcours de formation qualifiants ».
Les emplois d’avenir sont réservés au secteur non marchand (administration, collectivités locales, associations, entreprises d’insertion) et doivent concerner des jeunes peu qualifiés, surtout de ceux vivant dans les quartiers défavorisés. Ils peinent à décoller. Fin avril, 20 000 emplois d’avenir avaient été signés, sur les 100 000 escomptés en fin d’année, alors qu’au départ, le ministère s’était fixé l’objectif d’un tiers d’embauches signées au premier semestre.
Parmi les employeurs potentiels qui ont peu recruté figurent les collectivités de Seine-Saint-Denis, un des départements qui connaît le plus de difficultés financières, entre autres à cause de dettes de l’Etat à l’égard du département.
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