Comme l’a souligné récemment notre collègue Jacques Marsaud, il ne peut être fait grief aux territoriaux de complicité dans les réformes « technocratiques » puisqu’ils sont rarement sollicités par nos gouvernants !
Certes, ils sont absents dans les cabinets ministériels. Mais, plus grave, leurs avis, leurs critiques constructives, voire leurs propositions sont largement ignorés.
D’ailleurs, la majorité des travaux dédiés à la décentralisation se font sans les territoriaux quel que soit leur niveau de connaissance et de performance.
J’avais toujours pensé que pour bâtir des édifices textuels, il fallait partir du terrain. Très vite, j’ai dû constater, avec regret, que le « principe de réalité » se joue dans les microcosmes parisiens.
Moins et mieux d’Etat – Il est dommage que les vertus du professionnalisme soient peu considérées, au profit des esprits d’appareil, concentrés à Paris, ou des jeux de rôle larvés. Alors que faire ? Les territoriaux réclament « moins et mieux d’Etat », un regain de considération et de motivation. Ils sont prêts à participer à un nouvel élan.
Mais comment se faire entendre ?
Depuis des années, nous reproduisons avec nos associations de cadres territoriaux, l’émiettement des collectivités. Chaque association défend des intérêts catégoriels sans volonté d’unité.
Le profane s’y perd, mais surtout, les « technocrates », les vrais, peuvent ainsi jouir tranquillement de leurs privilèges et stériliser les initiatives.
Pourtant, l’union fait la force… Il serait sans doute possible que toutes les associations, riches des métiers qu’elles représentent, se fédèrent sur un « projet commun ».
Plateforme crédible de propositions et d’actions – Pour faire simple, ces associations pourraient s’appliquer à elles-mêmes ce qu’elles recommandent aux élus afin de dégager une plateforme crédible de propositions et d’actions qui soit un socle incontournable ainsi qu’un interlocuteur unique habilité.
C’est le moment ou jamais d’exprimer notre détermination. A défaut, et, selon l’adage bien connu, « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude » ! Avec le poids de la dette et le déclin de l’appareil productif français, la chance d’un pays n’est pas dans son corporatisme mais dans la fédération des « forces vives ».
Alors pour quand le déclic des territoriaux ?
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