« La région sera le chef de file du service public de l’orientation, en lien avec le ministère de l’Education nationale, et de la coordination des actions à destination des jeunes peu ou non qualifiés », a souligné Thierry Repentin.
Le ministre délégué chargé de la Formation professionnelle et de l’apprentissage a également rappelé que « dans le cadre de la décentralisation, le rôle d’animation des régions, leur bloc de compétences seront confortés. Mais il n’empêche que l’Etat doit fixer les règles essentielles du service public de l’orientation et de la formation. »
« La décentralisation n’est possible que si l’Etat est fort, stratège, et qu’il indique les grands axes de la politiques de formation professionnelle (…). Il reviendra ensuite aux régions d’adapter la politique nationale de formation professionnelle aux exigences de leurs territoires, et le cas échéant de dépasser le cadre minimum ainsi défini », a encore précisé le ministre.
Péréquation – La politique de l’emploi restera « une politique nationale, mais l’Etat doit l’harmoniser avec la politique de formation professionnelle mise en oeuvre par les régions. Cela implique qu’il conserve un certain nombre d’outils permettant d’assurer une péréquation ».
Plus concrètement, « en matière de formation des personnes handicapées, des détenus, des travailleurs migrants, des Français de l’étranger, l’Etat va transférer aux régions les compétences qu’il avait gardées jusqu’ici, ainsi que les ressources correspondantes provenant du fonds social européen (FSE) ».
Mais le ministre souhaite que « l’Etat conserve une partie des ressources de ce fonds pour permettre une péréquation entre les régions ».
Pactes pour la réussite éducative et professionnelle – Le texte abordera également la question du décrochage scolaire. « Un document-cadre transmis aux organisations syndicales prévoit que chacun des 120 000 jeunes sortant du système sans formation soit convoqué pour se voir proposer une solution adaptée qui lui permette de ne pas rester sur un sentiment d’échec. »
Le ministre a annoncé la création d’un pacte pour la réussite éducative et professionnelle qu’il présentera « dans chaque région, pour inciter à une meilleure organisation des dispositifs locaux de suivi et d’insertion professionnelle des jeunes ».
Thierry Repentin a en outre indiqué « avoir bon espoir » d’avoir avancé, d’ici un mois sur la définition d’un service d’intérêt économique général (SIEG) de la formation, dont l’objectif est de sortir la formation des règles de la concurrence européenne, pour plus de souplesse et de rapidité.
Redéfinir le périmètre de l’Afpa – Les sénateurs et le ministre ont enfin abordé la situation de l’Association nationale de la formation pour adultes (Afpa).
Thierry Repentin ne s’est pas prononcé sur la proposition de Yves Barou, le nouveau président de l’institution, de sortir de la crise grâce à des fonds propres : « Même si je vous indique que je recherche la manière de procéder au transfert de patrimoine et à supposer que je sois favorable à une recapitalisation, cela ne résoudra pas le problème de la pérennité de l’Afpa. Il est nécessaire que la nouvelle direction nous présente son projet d’adaptation de l’outil à son nouveau contexte. C’est incontournable car cet outil n’a pas été suivi comme il aurait dû l’être, à tel point qu’il faut en redéfinir le périmètre. »
La présentation de ce plan de redressement est prévue pour la mi-novembre.
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