La Cour d’appel de Chambéry a confirmé, le 14 juin, la condamnation de Gérard Roncoli, chef de la sécurité dans le tunnel du Mont-Blanc, mais a relaxé le maire de Chamonix, Michel Charlet, poursuivis après l’incendie de ce tunnel, qui avait fait 39 morts en mars 1999.
Le juge a confirmé la condamnation de Gérard Roncoli à trente mois de prison, dont six fermes, prononcée par le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie) en 2005, estimant qu’il avait « commis des erreurs dans la gestion des événements ».
« Avant le drame, il n’y avait eu aucune réflexion sur la formation des personnels, vous n’avez pas suffisamment informé votre hiérarchie du point de vue de la sécurité, et vos relations avec les pompiers de Chamonix étaient inexistantes », a souligné le président François Bessy, déplorant que Gérard Roncoli n’ait pas pris le commandement des installations de sécurité quand le feu a éclaté.
« L’ensemble de ces faits est indirectement à l’origine de ces 39 morts », a-t-il estimé.
Michel Charlet, qui avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis et à 1 500 euros d’amende, a été relaxé, la cour estimant qu’il n’était pas démontré que le maire de Chamonix ait eu « connaissance des difficultés d’intervention des pompiers dans le tunnel ».
« Vous avez fait une faute en n’organisant pas d’exercice de sécurité dans le tunnel. Toutefois, aucun lien de causalité ne peut être établi entre cette faute et la mort de 39 victimes », a indiqué François Bessy.
L’avocate générale, Jacqueline Dufournet, avait demandé la confirmation de la peine contre Gérard Roncoli et réclamé une diminution de peine pour Michel Charlet.
En 2005, le tribunal correctionnel de Bonneville, à l’issue d’un procès qui avait duré trois mois, avait prononcé treize condamnations et trois relaxes. Seuls Michel Charlet et Gérard Roncoli avaient fait appel.
Le 24 mars 1999, un camion transportant de la farine et de la margarine avait pris feu au milieu du tunnel du Mont-Blanc, long de 11,6 km. L’incendie avait fait rage pendant trois jours et s’était propagé à 35 véhicules. 39 personnes étaient mortes asphyxiées.
Justice, jurisprudence
Rhône-Alpes. Mont-Blanc : relaxe du maire de Chamonix et peine confirmée pour le chef de sécurité
Publié le 14/06/2007 • dans : A la une, Régions
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