Les professionnels ont notamment mis en exergue une récente enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), réalisée avec la Direction générale des patrimoines (ministère de la culture), qui montre qu’une forte majorité de Français fréquentent les lieux de patrimoine, toutes catégories sociales confondues. L’étude donne aussi matière à réflexion en matière de politique tarifaire et de médiatisation numérique du patrimoine.
Pas seulement les plus aisés ou diplômés – Premier enseignement de l’étude, la fréquentation du patrimoine n’est pas, contrairement à ce que l’on entend souvent, l’apanage des touristes les plus aisés et les plus diplômés. Ainsi, au cours de l’année 2011, 61% des Français ont visité au moins un lieu de patrimoine, avec des centres d’intérêt très diversifiés :
- monuments,
- musées,
- sites archéologiques ou industriels,
- villes et pays d’art et d’histoire,
- lieux de mémoire,
- maisons de personnages illustres etc.
Ainsi, tous types d’équipements et de sites confondus, le patrimoine compte, parmi ses visiteurs, 57% des employés, 44% des ouvriers, et 44% des personnes ayant un revenu mensuel inférieur à 1200 euros et 42% des non-diplômés figurent parmi les visiteurs de ces sites.
Le tarif n’est pas neutre – Cependant, la question tarifaire n’est pas neutre. Une personne interrogée sur quatre indique avoir renoncé à une visite de l’année, en raison du prix de l’entrée. 14% précisent que cela leur est arrivé plusieurs fois.
Dans le détail, l’analyse du Credoc montre que ces personnes ne sont ni des habitués des lieux patrimoniaux, ni des individus très éloignés de la culture, mais ce que les auteurs appellent des visiteurs « dans une situation intermédiaire ». Concrètement, ce sont des personnes qui ne visitent qu’un type de patrimoine, voire qu’un type de musée ou d’exposition, et qui ne se rendent qu’occasionnellement dans les bibliothèques ou les salles de cinéma.
En conséquence, « diminuer les prix d’entrée des établissements patrimoniaux ne permettrait vraisemblablement pas de faire venir les publics les plus éloignés, cela inclinerait sans doute les habitués à venir plus souvent, mais cela permettrait surtout d’élargir le cercle des visiteurs à un public plus hésitant », déduisent les auteurs.
Internet pour préparer une visite – Autre enseignement à relever : selon les évaluations des enquêteurs, 35% des adultes, soit environ 16 millions de Français, ont, au cours des douze derniers mois, recherché des informations sur Internet pour préparer une visite :
- Pour 10% d’entre eux, il s’agissait d’informations pratiques (horaires, accès, billetterie en ligne etc.),
- 5% ont téléchargé des ressources documentaires en lien avec la visite.
- Par ailleurs, 6% ont parlé de leur visite sur les réseaux sociaux, un blog ou un forum de discussion.