La Bretagne a toujours eu les yeux de Chimène pour la décentralisation. Le nouveau président du conseil régional, le socialiste Pierrick Massiot, qui a succédé à Jean-Yves Le Drian nommé ministre de la Défense, confirme cet attachement.
Il vient d’écrire à tous les présidents des groupes politiques siégeant à l’assemblée régionale pour les informer de la constitution de trois groupes de travail, « afin de formuler d’ici deux mois des propositions concrètes dans les trois domaines qui intéressent le plus la Bretagne : les compétences, la fiscalité et l’expérimentation. Ces groupes de travail réuniront des élus de toutes les sensibilités politiques », précise-t-il dans un communiqué diffusé jeudi 6 septembre 2012.
Droit à l’expérimentation – La Bretagne a longtemps réclamé – sans succès jusqu’à présent – le droit à l’expérimentation, notamment pour le dossier délicat de la gestion de l’eau, empoisonné par la question des pollutions aux algues vertes.
D’autres sujets devraient être évoqués : la gestion des fonds européens à l’échelle régionale, la question de la culture, des langues régionales, de l’économie, et de l’énergie.
Sur ce dernier chapitre, la Bretagne est engagée dans un ambitieux programme de réduction de sa dépendance énergétique, qui combine un recours accru aux énergies renouvelables (éoliennes et marines), un renforcement de la production de proximité et une éducation à la réduction de la consommation.
Calendrier serré – « L’expérience bretonne peut contribuer utilement à bâtir une nouvelle décentralisation pour notre pays », conclut Pierrick Massiot. Le principe de la constitution des groupes de travail sera acté lors de la prochaine session du 11 octobre, et les résultats de leurs travaux seront présentés lors de la session de décembre, afin d’être transmis dans les temps au gouvernement pour alimenter le débat parlementaire prévu sur ces questions.
Avec, en coulisses, la crainte que les velléités décentralisatrices affichées par le président de la République lors de sa campagne ne fassent les frais des autres urgences du moment.
D’où cette affirmation solennelle, qui confirme le rôle moteur que la Bretagne entend jouer dans le nouvel acte de décentralisation annoncé.
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