L’interpellation de Pierre-René Lemas, secrétaire général de la présidence de la République, par nos amis administrateurs Jacques Marsaud, Béatrice Mérand, Anne-Claire Mialot et Jean-Christophe Baudouin, me fait réagir.
Pourquoi tant d’associations de cadres, divisées en strates hiérarchiques, en filières (attachés, administrateurs, ingénieurs, conservateurs…) ou en types de collectivités (région, département, commune, interco, centres communaux d’action sociale…), sans réelle coordination ?
Pourquoi cette même balkanisation au niveau des associations d’élus, qui nuit à l’écoute que le monde territorial peut avoir auprès de l’Etat ?
Ancien fonctionnaire de l’Etat, je suis passé volontairement à la territoriale et je ne l’ai jamais regretté. L’intérêt des missions et le niveau de responsabilité y sont bien plus élevés que dans les Dreal ou les DDT.
Les capacités de management, d’expertise, d’adaptation, d’anticipation, les savoir-faire de nos cadres, incontestables, doivent leur permettre de ne pas souffrir de complexe vis-à-vis d’une fonction publique d’Etat trop souvent autocentrée et pétrie de certitudes.
Il nous appartient de les faire valoir, de nous fédérer au-delà des clivages de filières, de strates, d’origines.
Nos diversités de formations, de parcours professionnels font la richesse de la FPT. Or ces richesses sont méconnues par les élus locaux. Je me souviens avoir participé à une table ronde sur l’ingénierie territoriale, où les élus regrettaient les hommes en orange des ex-DDE et souhaitaient les recruter dans leurs communes ou intercos.
Mais pourquoi font-ils si peu de cas des 20 000 ingénieurs territoriaux à leur disposition pour mettre en œuvre les missions de service public territorial ? Notre lobbying est faible, nos contributions dans les think tanks invisibles ou presque, alors que c’est là que se jouent souvent les entrées dans les cabinets.
Pourquoi, chers collègues administrateurs, ne pas nous coordonner entre ingénieurs, conservateurs, administrateurs… pour faire valoir nos compétences et nos contributions ?
Je déplore avec vous cette autoreproduction des « élites » de notre nation, mais n’est-ce pas l’ensemble de l’architecture entre l’Etat et les collectivités territoriales qu’il faudrait revoir ?