Plusieurs Etats européens remettent en cause l’efficacité des fonds structurels. Que leur répondez-vous ?
Dans 13 des 27 Etats membres de l’Union européenne, les fonds structurels représentent au moins le tiers des investissements publics. Dans 6 d’entre eux, cette proportion atteint même 60 % !
Dans la période actuelle, ces aides sont décisives pour soutenir l’économie des plus pauvres. Ce que nous demandent les Etats les plus sceptiques, c’est d’améliorer encore l’utilisation des crédits.
Dans la programmation actuelle de la politique de cohésion (2007-2013), deux tiers des crédits s’orientaient vers des projets contribuant à atteindre les objectifs de la stratégie de Lisbonne.
En 2014, nous irons plus loin. Les énergies renouvelables doivent être mieux soutenues par exemple car la balance commerciale européenne est négative à cause des dépenses énergétiques de la zone.
Toutes les régions seront-elles éligibles aux fonds ?
Le produit intérieur brut des régions européennes varie de 1 à 12. Pour autant, si l’on veut atteindre les objectifs fixés par la stratégie de Lisbonne, on ne peut pas se contenter d’agir sur les régions les plus pauvres.
Nous demandons que 336 milliards d’euros soient investis dans la politique de cohésion. Sur ce montant, nous proposons que 162 milliards soient répartis entre les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne.
Mais nous suggérons aussi qu’une catégorie intermédiaire de régions puisse être mieux soutenue que les plus riches : celles dont le PIB est compris entre 75 et 90 % de la moyenne européenne bénéficieraient ainsi d’une aide de 39 milliards d’euros.
53 milliards d’euros seraient en outre dédiés aux régions les plus riches. La politique de cohésion est une politique d’investissement, pas de charité. Nous avons mesuré par exemple qu’un euro investi dans les pays de l’Est génère 1,25 euro de commandes directes aux entreprises allemandes. Toutes nos économies sont interdépendantes.
On a vu les outils de garantie Jérémie (Ressources européennes conjointes pour les PME et les micro-entreprises) ou Jessica (Soutien communautaire conjoint pour un investissement durable dans les zones urbaines) prendre plus de place ces dernières années.
Quel mode d’intervention sera privilégié dans la prochaine programmation ?
Le mode d’intervention privilégié sera le plus efficace ! Il y aura toujours des subventions, mais aussi des prêts et des garanties. Dans les régions les plus riches, 80 % du Fonds européen de développement régional (Feder) sera dédié à la recherche et l’innovation, le soutien aux PME et les économies d’énergie.
Nous espérons qu’un accord sera trouvé entre le Conseil et le Parlement européens d’ici la fin de l’année, afin que nous puissions préparer les programmes et travailler avec les Etats avant 2014.