Soutenir la diversification
CA du pays Voironnais (Isère) – 34 communes – 95 000 hab.
Entre 2010 et 2011, le nombre d’agriculteurs bios est passé de 19 à 27. Ils devraient être une dizaine de plus en 2012, se réjouit Frédéric Delattre, chef du service agriculture, forêts et développement rural de la communauté d’agglomération du pays Voironnais. 20 % de nos exploitants travaillent en circuits courts. » Et une quinzaine de jeunes agriculteurs s’installent, chaque année, sur ce territoire voisin de l’agglomération grenobloise où opèrent encore 400 exploitations.
« Nous leur proposons une aide qui varie entre 1 000 et 6 000 euros, poursuit Frédéric Delattre. Ceux qui n’ont pas hérité d’une exploitation et qui s’engagent à travailler en circuit court et/ou en agriculture biologique bénéficient d’un bonus. »
L’intercommunalité soutient aussi les porteurs de projet de diversification. Ainsi, cinq exploitations ont reçu une aide de 38 000 euros pour la création de magasins de vente ou d’ateliers de transformation à la ferme.
Dix-sept agriculteurs qui s’orientent vers l’agriculture biologique ou adoptent une démarche de circuits courts ont bénéficié d’un financement pour un montant global de 50 000 euros.
L’agglomération apporte également un appui logistique aux agriculteurs en conversion vers le bio. « Nous avons coconstruit cette stratégie avec les agriculteurs qui siègent dans les commissions chargées d’attribuer les différentes aides », souligne Frédéric Delattre.
Agir contre la spéculation
CA du pays d’Aubagne et de l’étoile (Bouches-du-Rhône) – 12 communes – 101 260 hab.
Sans la politique menée par la communauté d’agglomération [CA], il n’y aurait plus d’exploitations sur ce territoire où la pression foncière est énorme », lâche André Villeneuve, conseiller à la chambre départementale d’agriculture.
Alors que le pays compte plus de 1 500 hectares de terres fertiles, seul le tiers est cultivé par une centaine de producteurs. Nombre de propriétaires laissent en friche leurs parcelles, attendant qu’elles deviennent urbanisables.
Pour faciliter les implantations, l’agglo achète des terres qu’elle rétrocède à des agriculteurs contre un remboursement échelonné et à taux zéro. Une dizaine d’opérations ont eu lieu depuis 2000.
« Dès qu’un terrain agricole est à vendre et que le montant notifié par le propriétaire est trop élevé, nous demandons à la Safer de préempter et de réviser le prix, explique Martine Thérond, directrice générale adjointe [DGA] de l’interco. Le tarif a ainsi été contenu à 10 euros le mètre carré. »
Récemment, la CA a acquis, avec l’association Terre de liens, une exploitation de 6 000 m2 avec une habitation, là où une grande surface voulait construire un parking. « La Safer a préempté et nous avons acheté la propriété au prix du service des domaines, soit 334 000 euros, précise la DGA. Nous la louons à un maraîcher bio engagé dans une association de maintien de l’agriculture paysanne.
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Comment réconcilier ville et agriculture : booster les circuits courts
Sommaire du dossier
- Agriculture : ces villes qui retrouvent la clé des champs
- Circuits courts : comment accompagner le changement
- Circuits courts : « On peut contourner l’inertie du modèle agricole dominant »
- Autonomie alimentaire : zoom sur 5 initiatives qui font leur preuve
- Agriculture : le patriotisme alimentaire pour sortir de la crise
- « Pour certains producteurs agricoles, avoir un apport régulier de trésorerie devient une question de survie »
- La déprise agricole s’accélère malgré la réglementation
- L’agriculture verticale urbaine, une solution d’avenir pour se nourrir ?
- Créer et maintenir l’activité à la périphérie des villes
- Pour booster les circuits courts agricoles, mutualiser des activités les plus chronophages
- Apporter une aide logistique aux agriculteurs pour booster les circuits courts
- La nouvelle PAC est-elle vraiment plus « verte » ?
- Soutenir le bio, freiner la spéculation : 2 initiatives réussies de collectivités territoriales
- Xavier Guiomar : « Producteurs, citoyens, élus doivent faire alliance »
- Michel Griffon : « Faire correspondre la carte de la production agricole avec celle de la population »
- Marc Dufumier : « Le système agricole est aberrant en terme de développement soutenable »
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