Le président de la Corrèze, chouchou des centres urbains. François Hollande doit sa première place au premier tour de l’élection présidentielle (28,6 % contre 27,1 à Nicolas Sarkozy) à ses scores dans les 36 communes de plus de 100 000 habitants.
Le dimanche 22 avril 2012, il rafle la mise dans 31 d’entre elles.
Première pour un socialiste sous la Ve République, le voilà qui s’impose à Paris (34,8 % contre 32,2 % au chef de l’Etat). Il obtient aussi la première place à Marseille.
Du jamais vu dans la cité phocéenne depuis François Mitterrand en 1974.
La gauche en pôle-position à Bordeaux et dans la Sarthe – François Hollande décroche la timbale dans 7 des 12 villes de cette strate démographique arrimées à l’UMP :
- Bordeaux,
- Le Havre,
- Nîmes,
- Metz,
- Orléans,
- Mulhouse,
- Nancy.
L’ancien premier secrétaire du PS culmine au sein des municipalités de l’ouest passées à gauche lors de la vague rose de 1977 : Nantes (36,2 %), Rennes (39,8 %) et Angers (33,5 %).
Le « 93 », où il a multiplié les déplacements ces dernières semaines, le plébiscite à hauteur de 38,7 %. L’adversaire de Nicolas Sarkozy récolte : 47,9 % des suffrages à Bobigny, 47 % à La Courneuve, et 44,2 % à Bondy.
Au total, 56 des 95 départements métropolitains tombent (provisoirement ?) dans son escarcelle. Soit 35 de plus que Ségolène Royal en 2007. François Hollande fait carton plein sur la plupart des anciennes terres radicales et démocrates-chrétiennes du sud-ouest et de l’ouest.
Il l’emporte dans la Sarthe, le fief de François Fillon, en partance pour la capitale. Le scénario se répète du côté du Cantal qui, depuis l’orée de la Ve République, s’était toujours montré fidèle à la droite.
Marine Le Pen souvent au-dessus de 20 % – Nicolas Sarkozy le devance d’un cheveu à Lyon (30,5 % contre 30,3 %). Le chef de l’Etat creuse davantage l’écart à Nice, Toulon, Aix-en-Provence et Boulogne-Billancourt.
Comme en 2007, ses places fortes se situent dans le grand-Est, le couloir rhodanien et sur l’arc méditerranéen.
Le verdict des urnes lui est favorable dans 7 des 22 régions métropolitaines :
- l’Alsace (la seule présidée par l’UMP),
- la Champagne-Ardenne,
- la Corse,
- Franche-Comté,
- la Basse-Normandie,
- Provence-Alpes-Côte-D’azur
- et Rhône-Alpes.
Il se classe notamment numéro 1 dans le Rhône et les Bouches-du-Rhône. Autant, le plus souvent, de terres où Nicolas Sarkozy subit la concurrence de Marine Le Pen.
La candidate du FN (18 %) dépasse la barre des 20 points dans 11 des 22 régions métropolitaines :
- Alsace,
- Bourgogne,
- Champagne-Ardenne,
- Corse,
- Franche-Comté,
- Languedoc-Roussillon,
- Lorraine,
- Nord-Pas-de-Calais,
- Haute-Normandie,
- Picardie,
- Provence-Alpes-Côte-D’azur.
C’est en Picardie qu’elle réalise son meilleur pourcentage (25 %). Le Gard, où la participation dépasse la moyenne nationale (82,9 % contre 80,4 %), la place en tête (25,5 %).
Le FN qui, pour la première fois, a tenu un discours pro-services publics en milieu rural, étend sa toile à :
- la Charente (17,8 %),
- la Charente-Maritime (17,5 %),
- l’Ariège (16,8 %),
- la Vienne (16,5 %),
- le Gers (15,9 %).
A contrario, il décroche à Paris (6,2 %).
Jean-Luc Mélenchon sur les traces du PCF – La carte du vote Mélenchon (11,1 %) recoupe, peu ou prou, celle des anciens bastions communistes. Le tribun du Front de gauche plafonne en Seine-Saint-Denis (17 %), dans le Puy-de-Dôme (14 %) et dans les deux derniers départements PCF : le Val-de-Marne (14 %) et l’Allier (13,6 %).
A Lanester (Morbihan), 16,7 % des suffrages se portent sur lui.
A Bègles (Gironde), Jean-Luc Mélenchon atteint des pics (20,4 %).
Mais Marine Le Pen lui dame le pion dans les communes de Moselle en proie à la désindustrialisation, en particulier à Gandrange (28,1 % contre 9,7 %) et Florange (25,7 % contre 11,8 %).
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