Dans un communiqué diffusé le 13 avril, la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC) s’inquiète de voir préconisé, « rapport après rapport », le recours aux financements privés.
L’association d’élus fait notamment référence aux récents travaux sur le développement du mécénat, le financement du spectacle vivant et le soutien aux librairies indépendantes.
« Une manne d’argent privé est convoitée », constate la FNCC, qui redoute qu’un « doute » s’insinue « quant à la nécessité de l’engagement public en faveur de la culture et des arts ».
Doute qui se serait déjà installé chez certains, selon le président Philippe Laurent : « Ce qui nous fait réagir, c’est la concomitance entre la publication de ces rapports successifs et les résultats de l’enquête BVA-Orange-SACD, qui montre que 29 % des Français pensent que le financement privé de la culture doit être développé en priorité. C’est 11 points de plus qu’en 2007 ! Cela nous a beaucoup inquiétés. »
Or, plaide la FNCC dans son communiqué, depuis le programme du Conseil national de la résistance jusqu’à la numérisation du patrimoine, en passant par la loi sur le livre unique ou l’effort en faveur du développement des musiques actuelles, « la France a affirmé la responsabilité majeure de l’implication des pouvoirs publics pour les arts et la culture ».
Certains se leurrent sur les potentiels – « Nous ne sommes pas opposés, par principe, à l’introduction de fonds privés dans le secteur culturel, nuance Philippe Laurent. Mais nous pensons que certains se leurrent sur leurs potentiels, compte tenu des mentalités et de la fiscalité françaises. En aucun cas, et contrairement à ce que laissent croire ces rapports successifs, il ne peut s’agir d’une solution miracle. Nous redoutons qu’à la longue, ce type d’arguments n’encourage certains acteurs publics à renoncer à leurs engagements financiers, par facilité. »