Ce 9 mars, les six collectivités – régions Basse-Normandie et Pays de la Loire, départements de la Loire-Atlantique et de la Manche, agglomérations de Cherbourg et Saint-Nazaire – ont officiellement signé leur rapprochement « pour préfigurer la filière française de l’éolien en mer » à travers un protocole de coopération.
Un pas de plus après une première entente signée le 31 janvier dernier entre Pays de la Loire et Basse-Normandie, qui ne veulent pas louper le train de l’éolien offshore français.
Bien sûr, leur avenir dans cette filière est conditionné au choix de l’Etat en avril 2012. On connaîtra alors les entreprises retenues suite à l’appel d’offres lancé pour la première tranche de production d’énergie éolienne offshore de 3 000 mégawatts.
Candidat, le consortium EDF-Energies Nouvelles et Alstom a choisi d’implanter deux sites dédiés à la fabrication des éoliennes offshore de 6 mégawatts dans les zones portuaires de Cherbourg et Saint-Nazaire.
100 millions d’investissements, 5 000 emplois – Le 10 février 2012, Alstom rappelait « l’occasion unique de développer une éolienne de technologie française (…) faisant appel à de nombreux sous-traitants industriels locaux ».
Il est question de près de 200 fournisseurs impliqués et de 5 000 emplois créés, dont 1 000 emplois directs sur les deux agglomérations. Alstom envisage d’investir jusqu’à 100 millions d’euros.
Dès octobre 2010, le président du conseil régional de Basse-Normandie, Laurent Beauvais, soulignait, à l’appui d’un rapport du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser), le potentiel de l’éolien offshore mais aussi de l’hydrolien et de l’houlomoteur.
Territoires côtiers adaptés par leur géologie, leur potentiel éolien, leurs équipements portuaires ou encore par la présence d’industries et de laboratoires ancrés dans le monde marin, Cherbourg, Saint-Nazaire, la Loire-Atlantique, la Manche, la Basse-Normandie et les Pays de la Loire s’unissent pour des actions conjointes dans trois domaines : industriel, recherche et développement, formation.
Notamment :
- fédérer les entreprises sous-traitantes en mesure de travailler avec le consortium EDF Energies Nouvelles/ Alstom,
- soutenir des programmes de recherche communs,
- élaborer une carte de formations « cohérente à l’échelle interrégionale ».
Les six territoires comptent ainsi répondre aux exigences d’un développement rapide de la filière des énergies marines renouvelables (EMR) en France.
Le gouvernement veut lancer un appel d’offres pour des hydroliennes
Le ministre de l’Energie Eric Besson a annoncé lundi 19 mars 2012 une feuille de route pour soutenir le développement des énergies marines, avec le prochain lancement d’un appel d’offres visant à installer des hydroliennes (turbines électriques sous-marines) au large de la Normandie. Dans le domaine des hydroliennes, « une course contre la montre est engagée alors que de grands appels d’offres vont être lancés dans les prochaines années en Ecosse : il faut être les premiers pour que la base industrielle européenne soit en France », a déclaré le ministre, lors d’une visite au siège parisien du groupe de construction navale DCNS. Pour que la France gagne cette « bataille industrielle » pour la fabrication des hydroliennes, M. Besson a annoncé le lancement dans les semaines qui viennent de démarches « en vue d’exploiter le potentiel français du Raz Blanchard », un des courants marins les plus puissants d’Europe, qui s’écoule entre la Basse-Normandie et les îles anglo-normandes.
Une « demande d’information » va être publiée d’ici à fin avril par le gouvernement, pour inviter industriels et énergéticiens à « proposer des solutions techniques et des schémas financiers », a précisé M. Besson. Les réponses sont attendues avant la fin de l’année. Parallèlement, l’Etat va délimiter les zones possibles pour l’installation d’hydroliennes sur le passage du Raz Blanchard. RTE, filiale d’EDF qui gère les lignes à haute tension, va devoir « préciser les conditions dans lesquelles les champs d’hydroliennes du Raz Blanchard pourront être raccordés » au réseau électrique. Cette mission doit être bouclée avant la fin de l’année. « Notre objectif est d’être ainsi en mesure de lancer avant deux ans un appel d’offres commercial du type de l’éolien offshore », a ajouté le ministre. Une allusion à l’ambitieux programme gouvernemental qui vise à l’installation de centaines d’éoliennes au large des côtes normandes et bretonnes, et dont les premiers lauréats seront annoncés le mois prochain.
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