Avec deux répondants sur trois globalement satisfaits de travailler pour leur collectivité, dont plus d’un sur cinq (22 %) très satisfait, la fonction publique territoriale affiche des scores voisins du secteur privé : 86 % de salariés satisfaits d’après les enquêtes Pragma, mais seulement 61 % selon le baromètre 2011 Edenred/Ipsos sur le bien-être et l’implication des agents au travail.
Crise oblige, ici comme là, ce niveau de satisfaction est néanmoins en net recul sur la dernière année, un sentiment qu’exprime même un territorial sur deux.
La cause en est certainement moins imputable au stress, de niveau d’ailleurs quasi équivalent dans les deux secteurs, qu’à une rémunération qui laisse quelque 60 % d’agents et de salariés également inquiets pour leur pouvoir d’achat.
Car, même si la motivation pécuniaire apparaît plus relative chez les fonctionnaires – lesquels sont, à 73 % contre 40 %, près de deux fois plus nombreux à lui préférer l’intérêt du travail quand les salariés inversent cet ordre -, comment ne pas réagir à la faiblesse d’un traitement moyen de deux cents euros inférieur à la moyenne nationale (1 438 € contre 1 605 €) ?
Une perte de repères – Autre raison potentielle du malaise : privés comme publics se retrouvent plongés dans un univers professionnel tendu, bouleversé par les nécessités d’une adaptation permanente, qui aux contraintes financières, qui aux réformes structurelles, qui à la concurrence…
Et ils y manquent de repères : à peine 40 % des salariés interrogés par la Cegos comprennent les grandes orientations stratégiques de leur organisation tandis qu’un territorial sur trois seulement trouve que la lecture des objectifs politiques éclaire ses missions et les facilite.
Tous compensent donc leurs incertitudes par une quête de « chaleur » humaine et de sens. Las… Les agents se trouvent sur ce champ nettement moins bien lotis que leurs « collègues » du secteur marchand ! En effet, un territorial sur deux pointe le manque de reconnaissance de sa direction – élus compris – quand plus de 60 % des salariés se sentent considérés par leurs supérieurs.
Et la qualité même de l’ambiance dans l’équipe, pourtant largement saluée par sept territoriaux sur dix, demeure bien inférieure à celle louée par près de 85 % des acteurs économiques du privé.
Pour « tenir », reste donc aux territoriaux à abattre leur va-tout : l’engagement au service de l’intérêt général. Mais ces valeurs sont désormais battues en brèche par d’incessantes attaques et réformes. Dès lors, comment s’étonner qu’ils entrevoient l’avenir avec nettement moins d’optimisme que les salariés ?…
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Conditions de travail, valeurs, perspectives… : 7000 territoriaux répondent
Sommaire du dossier
- Conditions de travail, valeurs, perspectives… : ce que pensent les territoriaux
- Un plébiscite pour le service public
- Territorial et fier de l’être : premiers enseignements
- Quatre profils-types
- Des cadres A pas si différents
- Et si les salariés du privés étaient plus optimistes ?
- Le management : le grand perdant
- Analyse détaillée et résultats complets
- Conditions de travail – Des agents territoriaux mal dans leur peau