« Dans ma collectivité, un suicide nous a traumatisés », témoigne une syndicaliste chevronnée de la CFDT Interco, sous couvert d’anonymat. L’histoire a beau dater de quelques années, elle reste vive dans sa mémoire : « Du fait de son engagement syndical, cet agent a été isolé, freiné dans sa carrière, ce qui l’a beaucoup affecté. On l’a vu sombrer, ça a déteint sur sa vie privée… » La cause retenue de ce suicide ? « Ses problèmes personnels », regrette la cédétiste, déplorant « une tendance des employeurs à rester focalisés sur ce seul facteur ». En évacuant les raisons professionnelles de passages à l’acte, pourtant multifactoriels. Au point que les rares suicides reconnus comme accidents du travail par des collectivités le sont à la suite d’une mobilisation syndicale et de démarches engagées par la famille de la victime, le plus souvent en déposant plainte.
Ce fut le cas pour Lauriane, jeune sapeur-pompier de Maine-et-Loire, qui s’est pendue en avril 2016. Près de six ans après, au terme d’un long contentieux, le Sdis de Maine-et-Loire admettait que son suicide était « imputable au service ». Dans tous les cas, c’est un choc, à ne pas ignorer ou minimiser. « Cet acte, d’une violence extrême, laisse souvent les différents acteurs dans le désarroi, d’autant plus lorsqu’il existe la présomption d’un lien avec le travail. La manière dont va tout d’abord traiter l’urgence, puis analyser cet événement, est déterminante pour la suite de son activité », alerte l’INRS.
Soutien collectif
Que ce soit un suicide ou une tentative de suicide dans un cadre professionnel, « il faut d’abord appeler le Samu », avertit Claire Boisivon, psychologue du travail du CDG du Doubs (752 collectivités affiliées, 6 300 agents). Et « annoncer clairement et rapidement un décès, en particulier ...
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