Tout est parti d’un contrat de délégation de service public (DSP) mal ficelé. Lorsqu’en 2010, le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) retient le groupe Bolloré pour la concession du service Autolib’, le contrat prévoit que l’entreprise ne prendra à sa charge que 60 millions d’euros de déficit. Fin 2017, Bolloré estime le déficit à 293 millions d’euros sur la durée de la concession, et réclame 233 millions d’euros aux collectivités. Une clause que le SAVM justifie par le plan d’affaires présenté par Bolloré en 2010 qui prévoyait un bénéfice de 56 millions d’euros sur 12 ans. Pourtant, en 2009, la délibération d’approbation du principe d’une DSP, tablait sur un déficit de 20 millions d’euros.
« On a pris le risque compte tenu du caractère novateur du service »
Adjoint au maire (PS) en charge des transports à Colombes (Hauts-de-Seine) de 2008 à 2014, Alexis Bachelay, se souvient : « on a eu des débats dans les conseils municipaux sur le modèle économique, on s’est demandé si le groupe n’allait pas utiliser Autolib’ pour promouvoir sa technologie et s’il n’avait pas sous estimé les risques. Mais on a pris le risque compte tenu du caractère novateur du service » A l’innovation en terme de mobilité s’ajoute un élément : « Paris se tournait enfin vers les banlieues ! Ils nous avaient oublié pour le Velib’ ; on était content que, pour une fois, ils pensent à nous ! » Cependant, pour Alexis Bachelay, les communes n’ont pas été associées au montage juridique et financier : « il ne s’agit pas de se défausser, mais c’est vrai que Paris nous a consulté une fois que les choses étaient bien engagées ».
Les 97 communes du syndicat ont-elles voix au chapitre ?
Un mode de gouvernance qui perdurerait aujourd’hui et irrite fortement certains élus. « On nous a convoqué pour le vendredi 15 juin à 18h et on a été informé de l’objet de la réunion, « évoquer la résiliation de la DSP », à 17h45, s’agace un élu, sous couvert d’anonymat. Et le premier article est paru pendant la réunion ! Le comble c’est que l’on a reçu le compte-rendu par mail, alors que la réunion n’était pas terminée! »
Avec une majorité de stations Autolib’, la capitale détient 55 % des voix. Face à cette toute puissance, certains élus montent
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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