Sinistre période que ce début d’année avec cet attentat monstrueux contre « Charlie Hebdo » à Paris, le 7 janvier, qui a fait 12 morts, pour la plupart journalistes et 2 policiers. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier en France depuis 1961, durant la guerre d’Algérie.
Horrifiée par cet acte barbare, toute la rédaction de « La Gazette » tient à exprimer sa tristesse et sa solidarité aux familles des victimes, journalistes et dessinateurs, irréductibles défenseurs de la liberté d’expression. Ce sont aussi la liberté de la presse et la liberté de pensée qu’incarne « Charlie Hebdo », comme les fondements même de la République, qui sont touchés au cœur.
Risque d’amalgame – Les réactions de colère et de soutien s’élèvent de toutes parts, quelles que soient les couleurs politiques, les confessions religieuses ou les familles de pensée. L’immense rassemblement des Français, dimanche 11 janvier, incarne un moment rare d’unité qui doit servir de rempart contre toute tentation d’amalgame ou de récupération. La seule réponse face au terrorisme ne peut être que le rassemblement pour défendre les valeurs de la République.
Il s’agit d’éviter impérativement la recherche de boucs émissaires parmi les musulmans et les populations immigrées. Le 8 janvier a été décrété jour de deuil national, avec une minute de silence en hommage aux victimes et les drapeaux mis en berne sur tous les bâtiments publics. Les initiatives symboliques prises par les collectivités se sont multipliées.
Radicalisation – Dans un communiqué commun, huit associations nationales d’élus locaux se sont dites « profondément choquées et indignées » par l’attentat. Et de s’inquiéter de voir de l’huile mise sur le feu dans un contexte de grave crise économique et sociale, propice à tous les dérapages. L’action en faveur de la cohésion sociale et la fraternité apparaît, plus que jamais, indispensable. Selon les associations d’élus locaux, « les repères qui assurent la stabilité et la continuité de notre République doivent être affirmés et défendus ».
Avec raison, elles appellent les Français à se rassembler en soutien à ces valeurs, et non à se diviser davantage. Mais cela ne doit pas pour autant occulter la difficulté de nombreux maires, surtout en banlieue, face au mouvement de radicalisation de la société. Les travailleurs sociaux se voient également de plus en plus « mis à l’épreuve » face à la montée des revendications religieuses. Il est urgent de trouver le bon compromis entre la fermeté et le soutien à des populations fragilisées, surtout chez les plus jeunes.
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