Facile de fermer Fessenheim ? Oui, à en croire le syndicat national de la valorisation des déchets urbains et assimilés (SVDU), auteur d’un « Livre blanc de l’incinération » publié mercredi 27 juin.
« Aujourd’hui, la production d’électricité issue des incinérateurs équivaut à celle d’une tranche de la centrale nucléaire de Fessenheim. Notre projet est de doubler, a minima, la valorisation énergétique du parc, dont la production correspondrait alors à celle des deux tranches du site, affirme Luc Valaize, président du syndicat.
Cet apport « contribuerait à l’atteinte de l’objectif communautaire de 23 % de renouvelables dans le bilan énergétique français en 2020(1). Par rapport à l’éolien et au solaire, dont la production est intermittente, l’incinération est complémentaire car disponible en continu. »
Prime à la performance – Or, selon le SVDU, le développement est bridé par la loi Grenelle 1 (août 2009) qui pose le principe d’une réduction de 15 % des tonnages incinérés, lesquels se voient en outre soumis à une taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).
Pour multiplier par deux la performance énergétique du parc (128 incinérateurs en service), le SVDU appelle à un desserrement de ces contraintes, qui seraient suspendues pour les usines atteignant un rendement énergétique élevé (supérieur à 60 %).
Pour la TGAP, « la mesure se ferait à coût nul, les incinérateurs peu performants acquittant de leur côté une TGAP revue à la hausse », précise Luc Valaize.
Atteindre un rendement élevé impose d’ajouter à la production d’électricité (achetée par EDF à un prix garanti) celle de chaleur, desservant des bâtiments (habitat, tertiaire, industrie) à proximité.
La fédération professionnelle appelle d’ailleurs à la poursuite du soutien de l’Ademe aux créations et extensions de réseaux de chaleur, sous l’autorité des collectivités.
Revaloriser le tarif d’achat de l’électricité – Elle souhaite aussi une revalorisation du tarif d’achat de l’électricité issue de l’incinération, le plus faible de tous ceux en vigueur pour les énergies renouvelables et de récupération.
« Il est deux fois moins élevé que pour l’électricité issue du biogaz produit par les centres d’enfouissement, solution de traitement que Bruxelles juge pourtant la moins intéressante », note le président du SVDU.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Bruxelles estime que l’énergie tirée de l’incinération des déchets municipaux est à 50 % d’origine renouvelable, la poubelle étant remplie à 50 % de produits issus de la biomasse (papier carton, textile, alimentation). Retour au texte