La construction de cette autoroute dénommée « grand contournement ouest (GCO) », retardée en raison de fortes oppositions locales, doit représenter pour « les collectivités locales, tout comme l’Etat et vraisemblablement le groupe Vinci, la possibilité de faire une vitrine de ce que devrait être demain une voie autoroutière durable et écolo-responsable », estime le département du Bas-Rhin.
400 millions d’euros de travaux – Estimé à environ 400 millions d’euros par Philippe Richert, président du conseil régional d’Alsace, cet ouvrage doit accueillir à terme environ 30 000 véhicules par jour, qui doivent cesser d’emprunter la rocade de Strasbourg, en proie à des bouchons qui exaspèrent les usagers. La demande d’utilité publique (datant du 23 janvier 2008) relève toutefois que l’A355 génèrera un trafic propre, sans décharger la rocade strasbourgeoise.
Cet aspect du dossier et son coût environnemental rendent ce projet inacceptable notamment pour les élus des communes traversées, sans oublier les écologistes. « L’impact du GCO sur le territoire bas-rhinois ne saurait être nié. En tant que maître d’ouvrage des aménagements fonciers (remembrements) dans le département, nous avons entamé une concertation dans les territoires concernés, avec les agriculteurs, les élus et des représentants d’associations membres du collectif “GCO non merci” », explique-t-on au département du Bas-Rhin. Qui rappelle l’existence d’une « majorité silencieuse d’automobilistes qui souffre au quotidien de bouchons interminables et qui attend avec impatience une solution ».
La participation financière des collectivités – Dernier point en suspens : la contribution des collectivités locales au projet, dont le montant reste en suspens. Selon Philippe Richert, il pourrait se limiter à 10 millions d’euros pour la région et le département (au total), mais le Bas-Rhin affirme que grâce à la désignation de Vinci comme concessionnaire, « nous disposons désormais d’un interlocuteur avec qui nous allons ouvrir des discussions sur l’ensemble des aspects du projet d’A355. Le volet financier et notamment l’éventuelle participation des collectivités locales n’est que l’un des points de la négociation qui va s’ouvrir ». Autrement dit, la participation financière du conseil général n’est pas acquise. D’autant que la collectivité supposée bénéficier au maximum du projet, la Communauté urbaine de Strasbourg, le rejette et réclame que l’on injecte l’investissement de l’A 355 dans des transports publics.
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