Plusieurs communes de Loire-Atlantique ont porté plainte contre Total, après la pollution de l’estuaire de la Loire par la raffinerie du groupe pétrolier à Donges, sur la rive nord : le 16 mars, une fuite sur une canalisation lors du chargement d’un navire a laissé échapper environ 400 tonnes de fuel lourd, provoquant une marée noire de l’embouchure du fleuve jusqu’aux portes de l’agglomération nantaise.
«Nous subissons un préjudice important, à la fois écologique et économique, puisque l’image de notre station balnéaire est atteinte, sans compter les dépenses engagées par la municipalité, confie Yannick Haury, maire de Saint-Brévin-les-Pins (12.000 habitants). Nos plages, exposées à l’ouest, ont été peu touchées, contrairement aux 3 kilomètres de bords de Loire. Là, il s’agit de zones humides, difficiles d’accès, où le nettoyage ne peut être effectué que manuellement.» Et le maire d’évoquer le ras-le-bol de la population face à ces catastrophes à répétition.
«Dans le dossier Erika’, ajoute Yannick Haury, nous avons refusé l’indemnité de Total contre un désistement au pénal, car non seulement celle-ci n’est pas à la hauteur et ne reconnaît pas le préjudice écologique, mais les magistrats ne se sont toujours pas clairement exprimés sur la notion de responsabilité.»
Même colère à Paimboeuf (3.000 habitants) et à Frossay (2.700 habitants), communes situées en amont de Donges et plus gravement touchées par la marée noire. Elles aussi ont porté plainte. Le 26 mars, plus de 500 personnes étaient mobilisées dans l’estuaire, sur le chantier de dépollution.