Selon les statistiques du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT), 70% des directeurs généraux des collectivités de plus de 5000 habitants vont connaître une mobilité suite aux dernières élections. Mais l’alternance politique à la tête de l’exécutif n’est pas seule en cause. Le départ massif à la retraite des enfants du baby-boom explique également ces chiffres. Interview de Stéphane Pintre.
Les collectivités territoriales désormais à l’heure du spoil system ? Si 40% des DG des villes de plus de 5000 habitants ont changé de poste lors des dernières élections municipales, en 2001, ils seraient 70% cette année, a indiqué Stéphane Pintre, président du SNDGCT, mercredi 2 avril. Mais le DGS d’Antibes juge toujours que le terme de spoil system est inapproprié. D’abord parce qu’il définit le système américain, où la valse des fonctionnaires, loin de se limiter à la tête de la pyramide territoriale, descend très bas dans la hiérarchie. Ensuite parce qu’un autre phénomène explique ce fort taux de rotation des dirigeants territoriaux, qui reste à affiner dans les mois à venir : le pic démographique des départs à la retraite. « En 2001, l’intercommunalité, alors en plein essor, avec de nombreuses créations, avait permis à de nombreux DG de retrouver un poste. Aujourd’hui, les départs à la retraite donnent un peu d’oxygène », a fait valoir Michel Namura, vice-président du Syndicat.
Stéphane Pintre, citant la charte déontologique des DG, a rappelé chacun à la raison, et au respect des textes, des fonctions et des personnes, dans cette période chahutée.
« Les principes de la décharge de fonction, institués en 1989, sont désormais mieux compris, à la fois par les élus et par les fonctionnaires », s’est félicitée Corinne Hervé, responsable du réseau de médiation du Syndicat. « Avant, on nous appelait pour nous dire : aidez nous à garder notre poste. Aujourd’hui on nous dit : aidez-nous à en trouver un autre », a-t-elle souligné. Stéphane Pintre a cité plusieurs cas difficiles, où les nouveaux élus montrent actuellement un empressement à changer d’équipes peu conforme avec les textes en vigueur. « C’est notamment le cas à Valence, ou à Niort », estime Stéphane Pintre. A l’inverse, moins rares qu’on ne le croit sont les cas où l’équipe de direction survit à l’alternance. C’est, par exemple, le cas au Puy-en-Velay, où le nouveau maire à réuni récemment l’ensemble de l’équipe dirigeante pour lui renouveler sa confiance.
Lire aussi La Gazette à paraître le 7 avril, pp. 10 et 11.
Voir l’interview de Stéphane Pintre, président du SNDGCT (réalisé par Jacques Paquier le 2 avril).
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