« Je crois en vous, je vous aime et je veux travailler avec vous. » La déclaration de Laurent Marcangeli lors de la passation de pouvoir, le 26 décembre, avec son prédécesseur au ministère de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, n’est pas passée inaperçue.
Pour un peu, on était renvoyé au temps du Covid, lorsque le pays tout entier et les politiques de tous bords ne tarissaient pas d’éloges sur l’abnégation des agents publics et leur engagement.
Changement de pied
On n’était plus habitué. Car, depuis, la situation s’était quelque peu dégradée et le « fonctionnaire bashing » avait repris du poil de la bête. Jusqu’à l’entrée en fonction, assez fracassante, de Guillaume Kasbarian, stigmatisant l’absentéisme des fonctionnaires à coups de chiffres fallacieux et de comparaisons hasardeuses avec le secteur privé, ou supprimant la garantie individuelle du pouvoir d’achat.
Changement de pied total donc, avec Laurent Marcangeli, confirmé par de nouvelles déclarations de l’ancien maire (Horizons) d’Ajaccio exprimant sa « gratitude » aux 5,7 millions d’agents qui « protègent » les Français « face aux crises » ou la « reconnaissance de la Nation » pour les agents mobilisés à Mayotte.
Magistère de la parole
Des mots qui ont sûrement fait chaud au cœur des agents, mais qui ne suffiront probablement pas à répondre aux besoins, immenses, du secteur public. Le point d’indice sera-t-il augmenté ? Le déficit de la caisse de retraite des fonctionnaires territoriaux sera-t-il résorbé par une hausse très significative des cotisations employeurs, ainsi que l’envisageait le précédent gouvernement, ou dans le cadre d’une révision d’ensemble, comme le demandent les employeurs publics locaux ? L’Etat maintiendra-t-il son retrait du financement de l’apprentissage dans les collectivités ?
Laurent Marcangeli a beau se dire peu convaincu par les trois jours de carence que voulait instaurer son prédécesseur pour réduire l’absentéisme, ou ouvert à la discussion sur le tassement des grilles et les rémunérations… sans loi de finances favorable, il en restera au magistère de la parole. Les déclarations d’amour, c’est bien, les preuves d’amour, c’est mieux.
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