« La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité » a déclaré Claudy Lebreton citant Albert Camus pour justifier son geste d’ouverture. Confortablement réélu à la tête de l’Assemblée des départements de France (ADF) le 14 mai, le président (PS) des Côtes d’Armor a décidé de créer un poste de secrétaire général de l’association, attribué au président (UMP) du conseil général de la Haute-Marne Bruno Sido.
L’Association des maires de France (AMF) a inspiré cette initiative. «Je ne mettrai pas mon drapeau dans ma poche pour autant» a aussitôt ajouté le président de l’ADF, qui appelle le chef de l’Etat à veiller davantage à l’harmonie de ses politiques. «Le nouveau report sine die de la conférence nationale des exécutifs, qui doit être l’organe de la négociation entre l’Etat et le secteur local, n’aurait pas été imaginable chez nos voisins européens qui ont établi une culture de négociation» martèle-t-il.
S’il ne croit pas à la fusion des départements et des régions préconisée par le groupe UMP de l’Assemblée nationale, en réaction au rapport Attali, le président de l’ADF enjoint ses collègues «à ne pas rester le dos au mur». Claudy Lebreton n’est pas favorable à la suppression de la clause générale de compétence, mais à l’instar d’Adrien Zeller, il propose la mise en oeuvre d’un schéma régional des compétences partagées, fixant, dans chaque territoire, la règle du jeu pour les compétences telles que le développement économique, l’aménagement du territoire, le sport, ou la culture. Après chaque renouvellement des exécutifs, une conférence régionale territoriale, composée d’élus régionaux, départementaux, intercommunaux et municipaux serait chargée d’élaborer ce schéma. Enfin, citant une étude du cabinet Klopfer, Claudy Lebreton prédit une chute brutale de la capacité d’autofinancement des départements dans les années à venir.
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