Juste avant le premier tour des Ă©lections lĂ©gislatives, le RN avait rĂ©vĂ©lĂ© son « projet » pour gouverner, si jamais il venait Ă obtenir une majoritĂ©, relative ou absolue, le 7 juillet prochain. Une hypothèse qui prend encore plus de force juste après le premier tour des Ă©lections, avec 33,15 % des votes exprimĂ©s, une prĂ©sence dans plus de 440 seconds tours dimanche prochain et d’ores et dĂ©jĂ 38 dĂ©putĂ©s Ă©lus au premier tour.
Le programme du parti d’extrĂŞme droite a comme mot d’ordre de mener Ă bien « un grand projet de redressement national », avec trois mots clĂ©s rĂ©pĂ©tĂ©s depuis plusieurs semaines par Jordan Bardella, candidat autoproclamĂ© Ă la fonction de Premier ministre : « pouvoir d’achat », « sĂ©curitĂ© », « immigration ». Mais hormis ces totems invoquĂ©s depuis plusieurs annĂ©es, le parti reste discret quant Ă ce qu’il compte faire pour le prochain budget.
DĂ©jĂ , depuis les rĂ©sultats des Ă©lections europĂ©ennes, le RN a repoussĂ© Ă plus tard plusieurs des promesses, mettant en cause la situation des comptes publics. Jordan Bardella a d’ailleurs annoncĂ© vouloir conduire « un audit des comptes de la nation pour connaĂ®tre la rĂ©alitĂ© prĂ©cise des finances publiques ». Un audit qui conditionnera le prochain budget, a annoncĂ© le RN. Le parti d’extrĂŞme droite envisage un certain nombre de textes qui pourraient ĂŞtre prĂ©sentĂ©s dès juillet, et qui concerneraient en partie les collectivitĂ©s.
Il reste cependant beaucoup plus Ă©vasif sur les propositions pour l’automne inscrites dans le projet de loi de finances pour 2025. Le RN entend, par l’adoption d’un projet de loi de finances rectificative lors d’une session extraordinaire cet Ă©tĂ©, baisser la TVA « sur l’ensemble des produits Ă©nergĂ©tiques » et pour tous les Français, alors que les sĂ©nateurs viennent de faire la mĂŞme proposition, mais ciblĂ©e uniquement sur la consommation de base. Vincent Delahaye, le rapporteur de la commission d’enquĂŞte sĂ©natoriale estime sa proposition Ă « 3, 5 milliards d’euros », quand celle du RN coĂ»terait, selon lui, « 12 milliards d’euros ».
Pour se faire une idée plus précise des intentions du RN, un retour en arrière sur le projet de loi de finances pour 2024, débattu au Parlement entre octobre et décembre 2023, est sans doute davantage éclairant.
Les 89 dĂ©putĂ©s du RN ont dĂ©posĂ© plus de 2 500 amendements en tout, Ă la fois en commission mais aussi en sĂ©ance publique. Dans les diffĂ©rentes commissions de l’AssemblĂ©e nationale, plus de 1 000 amendements ont Ă©tĂ© proposĂ©s par les dĂ©putĂ©s du RN (voir encadrĂ© ci-dessous).
Hausse de la DGF : dans l’opposition, le carnet de chèque est sorti
Plusieurs dizaines de textes, avec des amendements de repli, ont concernĂ© la DGF, et une revalorisation de celle-ci, Ă l’instar de ce qu’a demandé le CFL. Les diffĂ©rents groupes d’opposition au gouvernement ont prĂ©sentĂ© des amendements en ce sens. Pour le RN, Jean-Philippe Tanguy avait, par exemple, voulu l’indexation de la DGF sur l’inflation Ă compter de 2024, « avec rattrapage d’indexation pour l’annĂ©e 2023 » ou « sans rattrapage« .
Julien Rancoule, Yoann Gillet, Marie-France Lorho, Philippe Ballard : chacun y est allĂ© de son amendement sur la DGF. Le gouvernement aura finalement choisi d’augmenter de 320 millions d’euros la DGF. Mathilde Paris a aussi soumis un amendement visant Ă rĂ©duire l’Ă©cart de la DGF entre communes rurales et villes, aujourd’hui de 1 Ă 2, Ă 1,5 Ă 2, ce qui est l’une des revendications des maires ruraux, dont certains viennent de saisir le tribunal administratif.
Les dotations d’investissement ont aussi Ă©tĂ© visĂ©es, comme l’augmentation de la DSIL de 140 millions d’euros, ou au niveau de l’inflation, soit 33 millions d’euros en plus, ou de la DETR. Un amendement de Thomas MĂ©nagĂ© proposait de rĂ©orienter davantage la DPV vers la ruralitĂ© et les outre-mer. La DPV concerne aujourd’hui surtout les banlieues des grandes villes.
Les dĂ©partements ont aussi eu leur lot d’amendements de soutien du RN, alors que l’association DĂ©partements de France a alerté pendant plusieurs mois sur leur situation financière critique. Yoann Gillet avait proposĂ© d’instaurer une dotation particulière pour faire face Ă la hausse de la facture Ă©nergĂ©tique des dĂ©partements. Le gouvernement optera finalement pour un abondement du fonds de sauvegarde pour les dĂ©partements Ă près de 53 millions d’euros supplĂ©mentaires.
Aussi, un fonds de 400 millions d’euros, sur la hausse des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques, avait Ă©tĂ© proposĂ© par les dĂ©putĂ©s du RN.
Taxe foncière, logement…
Des « petits » amendements mais très politiques ont concernĂ© la taxe foncière. La suppression de taxe foncière pour les musĂ©es privĂ©s proposĂ©e par Nathalie Da Conceicao Carvalho est plus anecdotique – mais pas dĂ©nuĂ©e d’arrière-pensĂ©es –, que celle de Jean-Philippe Tanguy qui a visĂ© sans aucune ambiguĂŻtĂ© la mairie de Paris.
Le nouvel Ă©lu de la Somme a proposé une limitation totale de la hausse des taux de taxe foncière « dans les communes de plus de 100 000 habitants ayant augmentĂ© leur taux de plus de 50 % en 2023 ». Pourtant, si effectivement la capitale avait augmentĂ© de près de 52 % son taux, celui-ci Ă©tait fixĂ© Ă 20,5 %, soit le deuxième taux le plus faible des villes de plus de 100 000 habitants. Moins ciblĂ© sur la capitale, le dĂ©putĂ© a aussi souhaité limiter la hausse du taux de taxe foncière de 10 % maximum en 2024.
Le parti, qui s’est toujours positionnĂ© en faveur des petites entreprises, a aussi proposĂ©, par exemple, d’exonĂ©rer de CFE les auto-entrepreneurs exerçant Ă domicile, et devant dĂ©jĂ s’acquitter de la taxe foncière. Laurence Robert-Dehault proposait de compenser la perte fiscale des collectivitĂ©s par une hausse de la DGF et d’une taxe additionnelle, servant de gage pour la recevabilitĂ© financière de l’amendement.
La ruralité à toutes les sauces
La ruralitĂ© est aussi l’objet de plusieurs amendements sur les rĂ©munĂ©rations des Ă©lus locaux. L’un d’entre eux visait ainsi Ă supprimer l’exonĂ©ration fiscale des conseillers rĂ©gionaux pour la rĂ©server aux Ă©lus des petites communes. Mathilde Paris demandait quant Ă elle d’indexer sur l’inflation la dotation Ă©lu local, pour les Ă©lus ruraux.
En reprenant un amendement dĂ©posĂ© par l’AMRF, le RN a proposĂ© de rendre Ă©ligible au FCTVA, pour toutes les communes rurales, les investissements immobiliers en faveur de l’accès aux soins, mĂŞme les communes qui ne sont pas classĂ©es en zone « FRR« . Ont aussi Ă©tĂ© soumis : un fonds de 5 millions d’euros pour le commerce rural, un fonds de 5 millions d’euros pour le logement d’urgence rural, ou 5 millions d’euros pour la rĂ©novation du patrimoine rural.
Des amendements destinĂ©s Ă accroĂ®tre le financement de certains plans ont aussi Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s, comme 100 millions d’euros pour le dĂ©ploiement de la fibre, notamment en zones rurales, ou un million d’euros pour dĂ©velopper le recrutement et favoriser l’ingĂ©nierie pour les communes rurales dans le cadre du programme « France RuralitĂ©s ».
Les services publics sont aussi dans le viseur, notamment La Poste. En effet, deux amendements de Jean-Philippe Tanguy proposaient de diminuer de 647 millions d’euros en AE/CP les crĂ©dits allouĂ©s Ă La Poste, invoquant qu’il « serait plus judicieux de financer cette dĂ©pense au travers d’une augmentation de la taxe sur les Gafam ». MĂŞme chose pour La Banque postale, un acteur bancaire important dans le secteur public local, avec une diminution de 287 millions d’euros en AE/CP, pour sa mission d’accessibilitĂ© bancaire.
La bataille pour l’outre-mer
Les collectivitĂ©s d’outre-mer ont une place de choix dans les diffĂ©rents amendements du RN. Au moins deux candidats du RN sont d’ailleurs en tĂŞte au premier tour dans l’une des circonscriptions ultramarines, Ă La RĂ©union et Ă Mayotte. La dĂ©putĂ©e de la Meuse, réélue dimanche dernier, Florence Goulet avait proposĂ© de prolonger de deux ans le dispositif fiscal de rĂ©duction d’impĂ´t sur le revenu « Pinel outre-mer » pour inciter Ă la construction de logement. Un amendement travaillĂ© avec la Fedom, dont d’autres amendements ont Ă©tĂ© repris par les dĂ©putĂ©s du RN.
Le dĂ©putĂ©, Yoann Gillet, a proposĂ© la crĂ©ation d’un « fonds d’Ă©quipement et de sĂ©curitĂ© Ă Mayotte » dotĂ© de 5 millions d’euros ou d’abonder le fonds exceptionnel d’investissement de 30 millions d’euros pour dĂ©velopper l’ingĂ©nierie en outre-mer.
Parmi les pistes Ă©grenĂ©es depuis plusieurs mois pour le projet de loi de finances pour 2025, l’actuel gouvernement avait annoncĂ© une rĂ©forme en profondeur de l’octroi de mer. La Cour des comptes avait aussi apportĂ© sa pierre Ă l’Ă©difice. Le dĂ©putĂ© Jean-Philippe Tanguy avait dĂ©jĂ soumis un amendement en ce sens et proposait d’exonĂ©rer les produits français et de l’Union europĂ©enne de l’octroi de mer, en compensant la forte perte pour les collectivitĂ©s ultramarines par une hausse de leur DGF.
Quant Ă Marine Le Pen, la prĂ©sidente du groupe RN Ă l’AssemblĂ©e nationale, elle avait dĂ©posĂ© quatre amendements en tout, tous concernant l’outre-mer (accès Ă l’eau dans les outre-mer, lutte contre l’orpaillage en Guyane, pour un chèque alimentaire Ă Mayotte ou pour crĂ©er une sociĂ©tĂ© nationale d’exploitation des sols pour chercher des ressources, de l’or aux hydrocarbures.
Fiscalité environnementale : halte aux ZFE et aux éoliennes
Sur la thématique des déchets, les députés ont demandé à revoir la trajectoire de la TGAP ou de revenir sur les hausses de cette même taxe.
Alors que le PLF prĂ©voyait la rĂ©trocession du produit des amendes liĂ©es au ZFE, le RN contestait le principe mĂŞme de ces ZFE et de ces amendes car « cela pourrait devenir une incitation pour les collectivitĂ©s Ă mettre en place des ZFE ». L’amendement de Pierre Meurin dĂ©tournait l’acronyme ZFE par « zones Ă forte exclusions sociales ». Une proposition qui figure encore aujourd’hui dans le programme du RN pour les lĂ©gislatives.
Tout au long des amendements, les dispositions en faveur du nuclĂ©aire sont nombreuses. A l’inverse, le RN montre une hostilitĂ© constante envers les Ă©oliennes. Elle constitue mĂŞme un moyen de « renforcer les finances des collectivitĂ©s » en proposant de supprimer l’allègement de CFE de 30 % dont bĂ©nĂ©ficient les Ă©oliennes. Ou d’augmenter la taxe, sur le niveau de l’inflation, sur les installations d’Ă©oliennes en mer, qui bĂ©nĂ©ficie pour moitiĂ© aux communes littorales oĂą elles sont visibles.
Les dĂ©putĂ©s avaient aussi proposé une hausse de l’Ifer Ă©olien et de l’Ifer hydraulique, sur le niveau de l’inflation.
Patrimoine : un marqueur historique
Le RN articule une partie de son discours sur le patrimoine et, notamment, celui des collectivitĂ©s. Les propositions de mesures fiscales et financières ont Ă©tĂ© nombreuses, comme la possibilitĂ© de financer la rĂ©novation du patrimoine avec la taxe de sĂ©jour. Une « vĂ©ritable campagne publicitaire » sur le patrimoine Ă©tait demandĂ©e, dotĂ©e de 2 millions d’euros, mais surtout un « fonds pour le patrimoine historique, spirituel et culturel des communes rurales », dotĂ© de 100 millions d’euros, avait Ă©tĂ© formulĂ©. Aussi, le RN a proposĂ© d’Ă©tendre le plan « sĂ©curitĂ© cathĂ©drales » aux collectivitĂ©s, avec 10 millions d’euros supplĂ©mentaires.
Un amendement de Philippe Lottiaux voulait faire bĂ©nĂ©ficier aux sociĂ©tĂ©s publiques locales du rĂ©gime fiscal en faveur du mĂ©cĂ©nat, notamment pour « la diffusion de la culture ».
Alors que la France traverse depuis plusieurs mois une crise du logement importante, les candidats multiplient les propositions. Pour le RN, celles du programme faisaient dĂ©jĂ partie des amendements prĂ©sentĂ©s en 2023, comme l’exonĂ©ration de droit de mutations Ă titre gratuit ou par le remplacement de l’impĂ´t sur la fortune immobilière (IFI) – qui avait succĂ©dĂ© lui-mĂŞme Ă l’ISF en 2018 – par un IFF.
Sécurité, voiture, rapports…
Les diffĂ©rentes missions budgĂ©taires ont aussi Ă©tĂ© l’occasion pour les dĂ©putĂ©s frontistes d’affirmer leur volontĂ© d’investissement et de rĂ©orientation des crĂ©dits de l’Etat. On peut noter plusieurs propositions sur la sĂ©curitĂ©, comme abonder de 100 millions d’euros le FIPD pour accompagner les collectivitĂ©s dans l’installation de la vidĂ©osurveillance, 100 millions d’euros pour les Sdis ou encore 20 millions d’euros supplĂ©mentaires pour faire face « Ă l’explosion de la dĂ©linquance » dans la ruralitĂ©.
Plusieurs amendements visaient Ă retirer 100 millions d’euros ou mĂŞme 627 millions d’euros au programme « dĂ©sendettement de l’Etat », pour contester la politique de l’Etat en matière de sĂ©curitĂ© routière et des amendes issues des radars de vitesse.
Le PLF est aussi l’occasion, pour les groupes parlementaires, de dĂ©poser des amendements demandant au gouvernement la prĂ©sentation de rapports sur une politique publique prĂ©cise. Concernant les collectivitĂ©s, le RN a notamment commandĂ© « un rapport sur les effets de la suppression de la CVAE sur le budget de fonctionnement des communes » ou sur le niveau de subventions dont bĂ©nĂ©ficient les collectivitĂ©s pour la restauration du patrimoine bâti ou sur « l’Ă©tat des infrastructures sportives communales« .
Pour tous les groupes d’opposition, et encore plus pour un groupe RN marginalisĂ©, le projet de loi de finances permet de marquer sa diffĂ©rence vis-Ă -vis du gouvernement et d’afficher son engagement sur plusieurs sujets, sans que cela ne coĂ»te rien puisque les chances qu’un amendement passe sont minimes, voire nulles. Cette pluie de propositions dĂ©posĂ©es Ă l’automne dernier en est un exemple.
Si elles avaient toutes Ă©tĂ© adoptĂ©es, elles auraient donc coĂ»tĂ© plusieurs centaines de millions d’euros supplĂ©mentaires. En cas de victoire, il sera alors d’autant plus difficile d’assumer un discours de rigueur budgĂ©taire, qu’on entend dĂ©jĂ dans la bouche de Jordan Bardella et d’autres Ă©lus d’extrĂŞme droite. Et cette fois, les collectivitĂ©s ne devraient pas ĂŞtre Ă©pargnĂ©es.
Un rejet quasi systématique des amendements du RN
Les plus de 2 500 amendements dĂ©posĂ©s par les dĂ©putĂ©s du RN permettent aussi de comprendre la façon dont travaille le parti d’extrĂŞme droite. Quand les amendements n’ont pas Ă©tĂ© dĂ©fendus ou qu’ils « sont tombĂ©s » (par l’adoption d’un autre amendement rendant caduque un amendement Ă suivre), l’immense majoritĂ© du temps (environ 84 %), ils ont Ă©tĂ© rejetĂ©s par les parlementaires. NĂ©anmoins, Ă 24 reprises, des amendements de dĂ©putĂ©s du RN ont Ă©tĂ© adoptĂ©s. Il s’agit en fait d’amendements identiques Ă ceux d’autres dĂ©putĂ©s d’autres groupes, et donc adoptĂ©s conjointement. Ainsi, par exemple, cet amendement de Philippe Lottiaux crĂ©ant une condition d’exonĂ©ration de taxe foncière avec une dĂ©libĂ©ration de la commune ou de l’interco avait Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©posĂ© par le centriste Charles de Courson (LIOT) et la socialiste Christine Pires Beaune. Et pour cause, l’amendement avait Ă©tĂ© proposĂ© par l’association France Urbaine.
En sĂ©ance publique, les 109 amendements discutĂ©s ont tous Ă©tĂ© rejetĂ©s. Mais les dĂ©bats en sĂ©ance ont Ă©tĂ© Ă©courtĂ©s avec le recours Ă l’article 49.3 de la Constitution par la Première ministre, Elisabeth Borne, engageant la responsabilitĂ© de son gouvernement et interrompant aussitĂ´t les dĂ©bats.
Des profils qui se démarquent
Les cinq dĂ©putĂ©s RN ayant dĂ©posĂ© le plus d’amendements lors de l’examen du PLF ont Ă©tĂ© Jean-Philippe Tanguy, Yoann Gillet, Pierre Meurin, Philippe Schreck et Mathilde Paris. Une suractivitĂ© assez reprĂ©sentative : le premier, longtemps collaborateur parlementaire de Nicolas Dupont-Aignan, nourrit des ambitions, quand le second, ancien directeur de cabinet du maire Julien Sanchez (FN puis RN) de Beaucaire (Gard), est membre supplĂ©ant du CFL. Parmi ces cinq dĂ©putĂ©s, trois ont Ă©tĂ© Ă©lus dès le premier tour dimanche dernier, quand Mathilde Paris et Pierre Meurin dĂ©passent les 45 % des suffrages et sont donc en position très favorable pour ĂŞtre réélus.
A noter que les amendements « sourcĂ©s », avec des associations d’Ă©lus ont plutĂ´t Ă©tĂ© rares. On a comptĂ© au moins trois amendements « travaillĂ©s avec » France Urbaine, l’association des grandes villes et des mĂ©tropoles. Au moins deux amendements ont la rĂ©fĂ©rence de l’AMRF et deux autres de l’AMF. En tout, au moins, 41 amendements ont la mention « travaillĂ© avec », mĂŞme s’il n’existe aucune obligation de transparence concernant l’origine d’un amendement. Ce nombre, relativement faible, montre nĂ©anmoins que certains groupes d’intĂ©rĂŞts, reprĂ©sentants d’acteurs Ă©conomiques et institutionnels, ne se sont pas montrĂ©s hostiles Ă envoyer leurs amendements aux dĂ©putĂ©s du RN. A l’inverse, alors que plusieurs amendements d’autres dĂ©putĂ©s ont des mentions explicites Ă l’association DĂ©partements de France, cela n’est pas le cas dans les amendements du RN.
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