Il aura fallu la mort d’un bébé dans une microcrèche privée de Lyon, en juin 2022, pour que les pouvoirs publics s’interrogent enfin sur la qualité d’accueil des crèches en France, mais surtout, sur leur modèle économique. Après les deux récents rapports de l’inspection générale des affaires sociales (Igas), la commission d’enquête parlementaire sur « le modèle économique des crèches et sur la qualité de l’accueil des jeunes enfants au sein de leurs établissements », vient de rendre ses conclusions.
Le rapport de la députée du Rhône, Sarah Tanzilli (RE), a été adopté le 27 mai 2024. Initiée en novembre dernier par William Martinet (LFI), cette commission d’enquête devait se focaliser sur le secteur privé lucratif, pour expliquer « les conséquences de la recherche de rentabilité sur les conditions d’accueil et de travail ». Mais elle a été élargie à toutes les crèches, privées comme publiques.
Au banc des accusés
La rapporteure fait le procès de vingt ans de politiques publiques, incapables de penser la qualité d’accueil. « Cette obsession de la satisfaction du besoin en termes quantitatifs est à l’origine des défaillances », témoigne-t-elle.
« Les objectifs quantitatifs liés à la création de nouvelles places, à l’amélioration du taux d’occupation des structures et à l’allègement des taux d’encadrement pour faire face aux pénuries de professionnels pouvaient difficilement aller de pair avec le développement de la qualité d’accueil au sein du secteur », tacle le rapport.
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Gazette des Communes, Club Éducation et vie scolaire
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