Touche à tout d’une grande curiosité intellectuelle, Olivier de Brabois est décédé d’une crise cardiaque le 27 mars dernier à l’âge de 73 ans, après une longue carrière auprès des collectivités.
Au début des années 80, il avait démarré sa vie professionnelle à Blois, en pionnier dans le secteur du tourisme, à la tête d’un groupement d’intérêt économique qui préfigurait les futures agences départementales de développement touristique et d’attractivité.
Initiateur du zoo de Beauval
Titulaire d’une maîtrise de gestion à Dauphine, d’un DESS mention collectivités locales à Orléans et d’un EMBA à HEC, cet homme d’intuition, passionné de culture, a contribué à l’époque à la création des spectacles nocturnes des châteaux de Blois et Cheverny, aux débuts du festival des jardins de Chaumont-sur-Loire et au lancement du zoo de Beauval, un site devenu incontournable dans la région avec deux millions de visiteurs.
En 1988, il quitte Blois pour intégrer les services de la région aux côtés de l’UDF Maurice Dousset, et devient directeur général adjoint. Il y reste dix ans, jusqu’en 1998, avant de rejoindre la Saône-et-Loire, où il sera DGS du conseil général. A l’annonce de sa disparition, l’actuel président André Accary qui l’avait reçu lors de la cérémonie des voeux en janvier dernier lui a rendu un bel hommage, rappelant « son sourire, l’énergie, et l’amour » qu’il portait à ce département, berceau de sa famille.
En 2004, il le quitte toutefois pour revenir en région Centre, à Orléans, où il devient président de l’agence de développement économique de la communauté d’agglomération. avant de boucler la boucle en Loir-et-Cher en 2008. Compagnon de route de Maurice Leroy (UDF), il sera à la tête des services du département jusqu’à sa retraite en 2017. « Merci pour ton dévouement et ton humour que je n’oublierai jamais », a réagi l’ancien président du conseil départemental et ancien député en saluant sa mémoire.
Fondateur du journal des départements
Après son départ de la fonction publique territoriale, cet hyperactif, qui a trouvé le temps d’écrire en 2002 un ouvrage historique, « Gyp, comtesse de Mirabeau-Martel », couronné par le prix Maurice Barrès, entame aussitôt une seconde vie.
Chevalier de la Légion d’honneur et de l’Ordre du mérite, ce féru d’histoire et de littérature – il a aussi écrit sur Talleyrand – devient commissaire général du printemps proustien, qui commémore le centenaire de l’attribution du prix Goncourt à Marcel Proust en 2019, et directeur de collection aux éditions First où il publie « le département pour les nuls ».
En 2021, il se lance dans une nouvelle carrière, le journalisme. Avec une petite équipe, il crée le journal des départements, un magazine et un site internet où il partage ses analyses et son expertise pour défendre autrement la cause départementale qui lui tient tant à coeur. « Nous étions tous les deux girondins et convaincus que c’est par l’expérience locale que la société française résoudra ses blocages », résume son ami Charles-Eric Lemaignen, Orléanais et ancien président de l’Assemblée des des communautés de France.
Brillant et plein d’imagination, il fourmillait encore de projets, et était en train de préparer des assises nationales de l’accès au soins, autour de la question des déserts médicaux, qui doivent avoir lieu en juin prochain à Vendôme.
Une cérémonie religieuse sera célébrée en l’église Notre-Dame-d’Auteuil, Paris (16 e ), le lundi 8 avril, à 10 h 30. La Gazette des communes présente ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Thèmes abordés