La proposition de loi visant à reconnaître les métiers de la médiation sociale, portée par Patrick Vignal, député de l’Hérault, a été votée à l’unanimité en première lecture à l’Assemblée nationale, ce 29 janvier. Elle a pour objectif de fixer clairement le cadre, les objectifs et les modalités d’action de la médiation sociale afin d’offrir, enfin, aux professionnels du secteur une reconnaissance officielle.
Cette proposition de loi est issue du rapport parlementaire « Remettre de l’humain dans les territoires », rendu par Patrick Vignal au Premier ministre Jean Castex, le 28 mars 2022. Ce document met en avant 18 propositions pour le développement et la pérennisation de la médiation sociale.
Il s’agit d’une étape majeure pour la reconnaissance pleine et entière d’un métier qui s’est largement professionnalisé sous l’égide de l’Etat et des collectivités territoriales au cours des dix dernières années.
D’ailleurs, les collectivités territoriales ont soutenu cette proposition de loi, étant les premières à convenir que ce métier de l’humain est essentiel.
Contribution à la cohésion sociale
Car notre société est en profonde mutation et de nombreux Français sont confrontés à des enjeux majeurs : la précarité, l’exclusion de l’emploi, l’isolement, la fracture numérique… Ces phénomènes, qui contribuent à fragiliser le lien social, ont amplifié le sentiment d’abandon et de marginalisation ressenti par les habitants, particulièrement dans les territoires les plus en difficulté : quartiers prioritaires de la politique de la ville, zones périurbaines, territoires ruraux et ultramarins.
Face au délitement du lien social, à la complexité administrative ressentie par la population, la nécessité d’un renforcement de la présence humaine active de professionnels contribuant à la cohésion sociale sur le terrain apparaît primordiale.
Durant tous ces moments difficiles, notamment pendant la pandémie et les émeutes urbaines, ils n’ont jamais quitté le terrain, arpentant les rues afin de poursuivre un dialogue permanent avec les populations inquiètes de leur situation et de leur devenir. Ils ont su faire preuve d’adaptabilité et de réactivité pour répondre à leurs besoins, comme ils savent si bien le faire chaque jour.
D’ailleurs, le rôle des plus de 12 000 médiateurs sociaux est largement reconnu par les habitants et ne souffre d’aucune contestation. Toutes les évaluations sur les résultats et impacts de la médiation sociale réalisées depuis plus de dix ans le montrent.
Pour le bénéfice de nos concitoyens
Une première étape a donc été franchie lors du vote de cette proposition de loi à l’Assemblée nationale, avec le soutien du gouvernement. Adoptée à l’unanimité, elle a dépassé les contingences politiques et a permis de rassembler les députés autour d’un métier à forte utilité sociale pour le bénéfice de nos concitoyens. Aujourd’hui, elle poursuit son processus législatif au Sénat.
En tant que président de France Médiation, j’en appelle donc à toutes les sénatrices et sénateurs : les médiateurs sociaux ont besoin de votre soutien afin que leur métier soit définitivement reconnu et qu’enfin un vrai statut leur soit donné. Ils le méritent !