Les communes confrontées à la contestation de la présence, dans l’espace public, de statues de certains « grands hommes » au passé colonial ou liés à l’esclavage ne s’en débarrassent pas pour autant, mais optent pour de la pédagogie.
Un pupitre est ainsi apparu en décembre devant la statue du général Faidherbe, sur une place du centre de Lille. Il évoque le contexte de l’installation de la statue, en 1896, ainsi que ses raisons (« son action régionale », seulement), et précise que la ville de Lille « désapprouve » son rôle dans les guerres coloniales, la colonisation et comme gouverneur du Sénégal. Un QR code apposé sur le pupitre permet d’accéder à davantage d’informations.
Associations mémorielles
Cette démarche fait suite aux protestations exprimées depuis la fin des années 2010 par le collectif Faidherbe doit tomber. La maire (PS), Martine Aubry, s’est emparée du sujet lors de sa dernière campagne municipale, en s’engageant à traiter le sujet, mais sans déboulonner la statue, explique Marie-Pierre Bresson, adjointe chargée de la culture. « On ne peut pas vouloir expliquer et effacer, ajoute-t-elle. Nous avons choisi de documenter la place de la statue dans l’espace public. »
La ville a consulté les associations mémorielles et des chercheurs sur la figure du général contesté, mobilisant également les services municipaux des archives et du patrimoine. Ils ont élaboré le document accessible via le QR code, qui expose les différentes facettes du personnage, notamment ses « jugements dépréciatifs sur les populations indigènes » dans certains de ses écrits, ainsi que le contexte politique revanchard et guerrier de l’érection de la statue (après la défaite de 1870 face à l’Allemagne).
[60% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes
Références
- Restez informé de l'actualité des politiques culturelles, inscrivez-vous à la Newsletter Culture de la Gazette
Thèmes abordés