La maladie mentale déroute. Marine El Mahraoui, responsable « politiques sociales et insertion » à l’office public d’aménagement et de construction de Saône-et-Loire (27 000 logements), confie la difficulté à l’appréhender : « Nous avons réfléchi avec nos agents à la façon de répondre à une dame qui avait une attitude incohérente, prétendant que ses voisins lui volaient l’électricité. Notre vérification technique l’ayant démenti, nous devions formuler notre réponse sans qu’elle soit perçue comme brutale, et orienter la dame vers des services spécialisés. »
La situation peut entraîner des violences, voire du danger. « Il y avait des problèmes énormes. Les individus criaient la nuit, poursuivaient leurs voisins avec une hache… » décrit Erwan Dhainaut, directeur de l’association Oppelia Thylac, qui intervient auprès des locataires des bailleurs sociaux en Haute-Savoie.
Nuisances sonores, dégradations
Si les bailleurs font face aux problèmes de santé mentale depuis longtemps, la situation s’est dégradée avec la crise sanitaire. « Après le premier confinement, les gens ont décompensé », confirme Erwan Dhainaut. Le sujet remonte alors jusqu’à la Dihal, dont la dimension interministérielle est ici essentielle. « Nous avons engagé un cycle partenarial de six mois avec l’Union sociale pour l’habitat, qui aboutira cette année à la publication d’un guide coécrit », affirme Pauline Provost, cheffe de projet à la Dihal.
En raison du secret médical, quantifier le phénomène est difficile. « Les bailleurs sociaux sont démunis face aux questions de santé car ils ne disposent pas d’éléments sur la personne,
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Gazette des Communes, Club Santé Social
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