Après le cataclysme de la parution des « Fossoyeurs », début 2022 (1), vous avez pris les commandes du groupe et présenté un plan de refondation. Pouvez-vous en tirer un premier bilan ?
En novembre 2022, nous avons présenté un plan en trois axes. Les deux priorités qui vont rester celles de l’entreprise pendant longtemps concernent nos collaborateurs d’une part et nos patients et résidents, d’autre part.
Pour nos collaborateurs, l’objectif est de prendre soin d’eux pour qu’ils prennent soin de nos patients et de nos résidents. Pour résumer ce qui a été fait depuis ma prise de fonction et celle de l’équipe de direction, cela traite évidemment de la santé et sécurité au travail : nous avons un taux de fréquence d’accident avec arrêt qui a diminué de plus de 10% sur l’ensemble du groupe depuis un an et demi. D’autres actions ont été menées notamment la reconstruction d’un dialogue social, par exemple nous sommes passés de deux comités social et économique (CSE) pour l’entreprise en France pour 26 000 salariés à 21 CSE, régionaux et nationaux. Au niveau salarial, les principales mesures ont été : des augmentations de salaires, la mise en place sur trois ans d’un 13e mois, des tickets-restaurants… Dix millions ont également été consacrés à la formation en 2023, en proposant notamment des formations à tous nos « faisant-fonction ».
Notre deuxième axe est le soin et l’accompagnement des patients et résidents. Ce travail est mené par le gériatre et Professeur d’université, Pierre Krolak-Salmon, depuis qu’il a rejoint le groupe en tant que directeur médical. Il a commencé par structurer la démarche médico-soignante avec une commission médicale, un conseil scientifique international et une commission d’orientation éthique, dirigée par le Professeur Emmanuel Hirsch. Ils entretiennent une discussion permanente sur les sujets éthiques qui peuvent se poser dans nos établissements et ils sont nombreux. Nous avons également travailler sur la dénutrition, avec la formation des chefs de nos établissements. Nous avons aussi augmenté le taux d’encadrement de 10% dans nos établissements.
Le dernier point, c’est la restructuration financière qui va bientôt arriver à son terme. Une étape a été franchie le 19 décembre avec l’entrée du groupement de la Caisse des dépôts, la Maif, CNP Assurances et MACSF au capital, puis le 22 décembre avec l’Assemblée Générale qui a acté le renouvellement du Conseil d’administration. Une troisième étape apportera 400 millions d’euros supplémentaires au cours du premier trimestre, mais nous pouvons dire maintenant que la structuration financière est derrière nous et que l’entreprise est sauvée.
C’est une révolution à 180° qui s’opère pour Orpea…
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Gazette des Communes, Club Santé Social