Bien souvent des parkings goudronnés, sans arbres ni végétation, les aires d’accueil des gens du voyage sont insupportables l’été, absorbant et amplifiant la chaleur, engendrant une surconsommation d’eau utilisée pour arroser le revêtement du sol et se rafraîchir. Elles sont souvent désertées, les voyageurs partant à la recherche d’emplacements enherbés et stationnant de façon illicite. L’hiver, dans le Sud, sans haies protectrices, ces aires sont balayées par le mistral. Dans le Nord, les tuyauteries gèlent dans les blocs sanitaires, à défaut d’isolation. Gaspillage d’électricité pour chauffer, compteurs électriques piratés, machines à laver et sèche-linge posés à même le sol, dehors, par manque de locaux dédiés à la buanderie, électroménager qui se dégrade vite et qu’il faut jeter souvent… Ce triste constat va à l’encontre même de la sobriété.
Limiter le bitume
Toujours en nombre insuffisant par rapport aux exigences légales, les aires d’accueil des gens du voyage n’ont guère été pensées à l’heure du dérèglement climatique. La prise de conscience par les pouvoirs publics est récente. Selon Georges Bos, directeur de mission à la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), elle remonte à deux ans, lorsque le plan de relance consacrait 20 millions d’euros à leur rénovation. « Nous avons mis en place un comité de revue des projets qui prend en compte les aspects environnementaux », affirme-t-il. Et encore, souvent, ces critères se limitent à la situation géographique des aires, pour exclure les terrains inondables ou à proximité de sources de pollution.
Plus proches du terrain, les collectivités ont été pionnières en la matière. Du moins certaines d’entre elles. Car beaucoup se contentent des solutions de télégestion qui, comme celles de la société WA Concept, permettent de contrôler la consommation des fluides, de réduire l’ampérage, voire de couper l’électricité l’hiver et de rationner l’eau l’été. « Est-ce cela une transition écologique socialement juste ? » s’interroge Clément Larhantec, responsable du pôle « habitat » à la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage.
Il existe de nombreuses collectivités vertueuses qui cherchent
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