François Rebsamen : « Les agences de développement sont une armée prête à se mobiliser »

Quelle est votre priorité en tant que président du Cner ?

Je pense qu’il y a des choses qui doivent être amplifiées, améliorées. Le professionnalisme des agences est impressionnant. La multi­plication des agences de développement que le Cner fédère montre que c’est là que résident la matière grise du développement économique et la connaissance du territoire.

Ma préoccupation première sera de réveiller l’Etat sur le rôle des agences dans le dévelop­pement économique. Il a plein d’outils mais, souvent, ne sait pas ce qui existe sur le territoire. On doit pouvoir faire partager à l’Etat nos connaissances et agir ensemble.

Les agences de développement économique, ce sont 3 000 professionnels. Nous avons une armée de terrain que l’Etat pourrait mobiliser sur des objectifs partagés avec lui et avec Business ­France. On pourrait agir beaucoup plus, ainsi, pour l’emploi. Pour le moment, on n’agrège pas nos ­compétences, donc on va essayer d’y parvenir.

Partagez-vous le satisfecit du gouvernement sur l’amélioration de notre attractivité industrielle ?

Oui, je le partage. D’abord, l’Etat reconnaît que, pendant vingt ans, notre pays a perdu sa puissance industrielle petit à petit. Il a d’abord utilisé des outils comme la baisse des charges des entreprises et celle des impôts de production, dont, je précise, ne devrait pas faire partie la CVAE [cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises]. Le gouvernement valorise l’image du pays qui redevient compétitif aux yeux des investisseurs, avec une réserve sur le nombre d’emplois apportés. L’­Allemagne attire encore plus les projets les plus pourvoyeurs d’­emplois industriels.

C’est le reflet d’un problème qui demeure : la centralisation à l’­extrême des esprits, des formations et des ­compétences. Ce parisianisme nuit à la réindustrialisation. Le développement économique se fait d’abord par les territoires. Je me donne modestement pour but d’essayer de l’expli­quer, de le montrer et, peut-être, d’­améliorer le processus.

De quelle manière accompagner la réindustrialisation ?

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